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L’avenir de l’ADSL lié au contenu audiovisuel

Alors que les débits progressent, Internet ne propose pas pour autant de services spécifiques. Les professionnels, présents aux journées internationales de l’Idate, misent sur les contenus télévisés pour nourrir des réseaux en mal de contenu.

” 70 % de la population européenne pourrait avoir dès aujourd’hui une connexion ADSL à 5 Mbit/s. “ Pour Joe Cornu, assistant exécutif du CEO d’Alcatel, il n’y pas d’obstacle technologique au développement de l’ADSL. Mais, aujourd’hui, l’utilisation d’Internet ne requiert pas tant de débit.Si le développement de l’ADSL est bien réel, il reste encore à trouver des contenus appropriés pour construire une économie de la large bande, entraînant ainsi les investissements nécessaires à son éclosion.Selon Joe Cornu, les opérateurs se concentrent encore sur Internet, mais les services développés pour les réseaux ne seront bientôt plus adaptés. “La prochaine étape consistera à ajouter un canal vidéo “, estime-t-il.Alors, la télévision au secours de l’économie du haut débit ? Oui, acquiesce Roland Montagne, spécialiste haut débit de l’Idate. “L’Internet ne peut pas assumer seul les services haut débit. Cependant, les services audiovisuels de masse n’apparaîtront pas avant 2004 sur Internet. Un opérateur anglais tente déjà l’expérience, mais après deux ans, il ne compte que 12 000 abonnés.” Car, selon lui, si le monde de l’Internet pourrait avoir rapidement besoin des contenus télévisuels, la télévision, elle, n’en a pas forcément besoin.

La consommation Internet se fait aux dépens des autres médias

Aujourd’hui, il n’y a pas de partenariats clairs entre les acteurs des deux secteurs. Le marché de masse de la TV sur IP n’est pas pour demain. Reste à Free, avec sa FreeBox, à prouver le contraire.Un jour, cependant, les producteurs audiovisuels auront peut-être intérêt à sauter le pas. Car, même sans contenus utilisant tout le potentiel du haut débit, les abonnés ADSL utilisent plus Internet que les abonnés RTC. Et ce, au détriment de la télévision. Président de Korea Telecom (KT), Hansuk Kim témoigne que chez les 6,5 millions d’abonnés ADSL Sud-Coréens, la consommation de télévision est en baisse à mesure que celle d’Internet augmente, surtout chez les moins de 25 ans qui ont fait de leur PC leur petite lucarne favorite.Même son de cloche chez nos voisins allemands. Martin Enderle, responsable de la division business de T-Online : “Les internautes allemands passent déjà plus de temps sur Internet qu’à lire des journaux ou des magazines.”L’apport de services audiovisuels permettraient alors aux fournisseurs d’accès d’améliorer leur revenu moyen par abonné “entre 60 et 75 euros par mois “, estime Joe Cornu. “Ce n’est pas fantaisiste, ajoute-t-il. Aux Etats-Unis, un abonné à un réseau câblé paie en moyenne 53 dollars par mois. En plus de cela, un Américain dépense 16 dollars par mois en location de cassettes vidéo ou de DVD.”Toujours selon Joe Cornu, la moitié des foyers américain sera abonnée à un service de vidéo à la demande sur Internet haut débit en 2007, surtout via le câble.En Europe, où le haut débit passe principalement par l’ADSL, il faudra peut-être attendre un peu plus. Ne serait-ce qu’à cause des taux dendettement des opérateurs et de la lenteur confirmée du dégroupage.

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Frantz Grenier (en direct de Montpellier)