Serait-ce la fin de l’Internet libre au pays des kangourous ? A la fin du mois de janvier, le gouvernement australien devrait expérimenter des solutions de filtrage pour bloquer aux internautes l’accès à certains sites au contenu
considéré comme litigieux ou illicite.Près de 1 300 URL devraient être ‘ blacklistées ‘ dès la mise en place du système de filtrage, selon l’Australian Communications
and Media Authority (ACMA), le régulateur d’Internet en charge du plan gouvernemental de sécurisation du Web.Par cette mesure, les politiques entendent empêcher avant tout l’accès aux sites pédopornographiques, incitant à la violence, au terrorisme ou encore à la consommation de drogues. Mais concernant des sites de peer to
peer, comme les annuaires BitTorrent, par exemple, la position du gouvernement australien est loin d’être limpide.
Un rapport confidentiel dérangeant
Sur son site, l’ACMA rappelle qu’elle se concentre sur la lutte contre les sites pédo-pornographiques mais ‘ il est de notoriété publique que des solutions de filtrage des réseaux peer to peer
existent. Et que si l’un des fournisseurs d’accès [participant au test, NDLR] désire expérimenter une telle solution dans le cadre du pilote, nous l’envisagerons ‘.Le test, auquel certains FAI ont
accepté de participer, devrait débuter dans les semaines qui viennent. Il aurait dû commencer mi-décembre, mais la publication dans la presse d’un rapport confidentiel commandé par le gouvernement a chamboulé le calendrier.Rédigé par le professeur Bjorn Landfeldt, l’un des spécialistes australiens des télécoms, le mémo concluait au ralentissement du réseau si des solutions de filtrage étaient appliquées au niveau des fournisseurs d’accès. Elles pourraient
aller jusqu’à 87 % dans certains cas.L’Acma se veut rassurante. Et minimise : ‘ Le gouvernement a pris en compte les inquiétudes de la communauté sur l’introduction d’un système de filtrage, et sur son impact sur la performance du réseau
(…) C’est pourquoi le pilote cherchera à évaluer aussi bien l’impact de ces mesures sur l’utilisateur final [au niveau de la connexion, NDLR] que sur le réseau des fournisseurs d’accès ‘.
Polémique
Tout aussi problématique, le rapport laisse entendre que la censure pourrait être excessive. Un seul post malheureux sur les sites de partage de contenus comme YouTube ou Wikipedia pourrait conduire au blocage du
site dans son intégralité.L’opposition, les associations de défense des libertés individuelles
sont montées au créneau, mais rien ne semble freiner pour le moment le déploiement de ce plan de lutte contre les
‘ dangers ‘ du Net.Doté d’une enveloppe de 125,8 millions de dollars australiens (66 millions d’euros) sur 4 ans, le projet prévoit aussi un volet éducatif. Des jeux vidéo à destination des jeunes internautes comme Cybersmart
detectives devraient leur permettre d’apprendre à surfer en toute sécurité. Un site Internet ludique spécialisé, ainsi que des programmes à destination des professeurs seront également développés au cours de l’année 2009.
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