Il aurait pu poursuivre à la tête d’une start-up spécialisée dans le profiling des internautes, devenir gérant d’un fonds internet dans une banque, ou prendre en charge un portail de voyages. Laurent Souloumiac a finalement opté pour le poste de directeur délégué chargé des activités multimédia de la Socpresse, éditeur de journaux et magazines (dont Le Figaro et TV Mag).Le cofondateur de Voila.fr a été recruté par un chasseur de têtes, alors qu’il venait d’être écarté du portail de France Telecom. Privé d’affectation au sein de Wanadoo depuis octobre dernier, sa nomination à la Socpresse a un petit goût de revanche. Notamment parce que son poste est directement rattaché à celui du PDG, Yves de Chaisemartin. Une manière, pour le groupe, d’affirmer son ambition sur internet, mais aussi sur d’autres canaux de distribution (télévision interactive, assistants numériques personnels…)Rentabiliser les activités internet Laurent Souloumiac se donne pour mission de rentabiliser les activités internet du groupe par la vente de contenu et les revenus publicitaires. Il souhaite mutualiser et transformer ce qui existe déjà. Et affirme haut et fort : “Moi, je crois à la pub”. Au passage, il rappelle que les revenus publicitaires sont plus importants sur internet qu’au cinéma. “Après le passage à vide annoncé pour le premier semestre 2001, les revenus publicitaires dépasseront l’année prochaine ceux de la radio”. Pour ne rien manquer de la manne à venir, il envisage de s’appuyer sur Publiprint, la régie publicitaire des éditions papier. “Et pourquoi ne pas commercialiser un package papier-internet ?”, risque-t-il.Ambition parallèle, placer ses sites dans le haut des classements d’audience. Pour y parvenir, il compte s’atteler, en premier lieu, à coordonner Lefigaro.fr avec le guide urbain Paris Avenue. Ces projets devront progressivement trouver des synergies avec les autres sites dans lesquels la Socpresse a des participations (Explorimmo, Cadremploi…)Pour l’heure, Yves de Chaisemartin lui a accordé trois mois pour affiner ses objectifs. Laurent Souloumiac compte sur sa connaissance du marché pour convaincre son équipe (une soixantaine de personnes) de l’intérêt de la formule : “Plus de recettes, moins de dépenses”. Car s’il y a une volonté forte de développer les activités internet, les moyens financiers ne seront pas énormes.Et le jeune embauché décrit son nouveau PDG comme quelqu’un de “pragmatique, prévoyant et… près de ses sous”. Pour sa part, il se définit comme un ” calme de façade “. De son propre aveu, Laurent Souloumiac ” s’énerve rarement mais brutalement “. De son expérience à Voila.fr, il retient que rien ne sert de s’attacher à ce que l’on crée. Mais force est de constater qu’on ne peut pas effacer si aisément quinze années passés à France Telecom. Aussi, cet enfant de l’opérateur public n’exclut pas d’y retourner un jour.
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