Passer au contenu

Laurent Fiscal (Virginmega.fr) : ” Distributeur spécialisé, nous pouvons agréger un maximum de titres, quelle que soit la maison de disques. “

A l’occasion de l’ouverture du site Virginmega.fr, la déclinaison numérique des Virgin Megastore, 01net. reçoit Laurent Fiscal, directeur de la filiale Virgin Mega. Un chat sur le thème de la vente de musique en téléchargement par les distributeurs. Quels services supplémentaires peuvent-ils apporter par rapport aux sites d’auteurs ou de maisons de disques ? Le téléchargement payant a-t-il de l’avenir ?

Bonsoir à toutes et à tous, nous sommes heureux de recevoir Laurent Fiscal. Bonjour à tous.Chevalier : VirginMega, comment ça marche ? Virgin Mega est un site constitué de deux pôles : un outil de marketing, communication de services qui reprend et enrichit le concept des magasins Virgin Megastore. C’est également un site de distribution numérique de musique.doc : Quelle est exactement la vocation de Virgin Mega ? Notre objectif est de devenir le site de référence dans la distribution numérique, comme nous le sommes dans les magasins physiques, et nous voulons jouer un rôle de distributeur numérique spécialisé. Journaliste_01Net : Pourquoi pensez-vous que les distributeurs ont un rôle à jouer dans la musique en ligne, plutôt que les sites d’artistes ou de maisons de disques ? Tout le monde à un rôle à jouer, Virgin Megastore a, à la fois, une expérience dans ce métier et une expertise. Nous souhaitons participer à la constitution de ce nouveau marché. Cela implique notamment de gérer un catalogue large et attractif. marie : Est-ce que la carte Virgin Digital Music marche bien ? La carte Virgin Digital Music est une carte prépayée d’une valeur de 10 euros. Elle fonctionne correctement, mais elle ne sera disponible dans les magasins qu’à la rentrée. C’est un moyen de paiement auquel nous croyons beaucoup !zork : N’aurait-il pas été plus simple de faire un magazine Virgin si l’aspect n’est pas purement commercial ? Il est clair qu’il n’y a pas de marché commercial aujourd’hui. Cependant, c’est en ce moment que se constitue le marché à travers les accords entre distributeurs, maisons de disques, sociétés de gestion des ayants droit, etc. C’est pourquoi nous avons décidé de jouer un rôle actif dans la structuration de ce marché. Journaliste_01Net : Si je vous dis ” Qu’est-ce que ça peut faire que je pirate Céline Dion, elle gagne déjà plein d’argent ? “ Que me répondez-vous ? Au delà de Céline Dion, le piratage concerne tous les artistes, les vedettes autant que les artistes en développement. Dans cette logique, si les artistes ne sont pas justement rétribués, ce sera la création artistique qui sera pénalisée. Zork : Vous n’avez pas peur d’être trop en avance sur votre temps comme tous les autres sites du même genre ? Nous avons intégré dans notre projet le fait que ce marché deviendra significatif au mieux dans 3 à 5 ans. Cela nous permet d’avoir une approche expérimentale sans être obnubilés par les résultats commerciaux à court terme. Zab : En regardant votre site, j’ai l’impression que c’est ” un grand bordel ” avec beaucoup d’idées, mais je ne vois pas vraiment où est l’intérêt du site. Peut-être pourriez-vous m’éclairer sur vos intentions. Téléchargement ou média ? Clairement ? Nous souhaitons nous positionner comme un distributeur spécialisé en reprenant un certain nombre de savoir-faire qui ont fait le succès des magasins (par exemple, la couverture événementielle des showcases). Nous avons conscience que le site est encore perfectible. Il s’agit d’une première version et de nombreuses évolutions sont à venir, notamment pour améliorer l’ergonomie et la navigation.Journaliste_01Net : Vous êtes une filiale de Lagardère, y a-t-il des synergies possibles avec Hachette Distribution (relais presse) par exemple ? Aujourd’hui, le projet vient d’être lancé. Il n’y a pas de projet concret actuellement, mais on peut tout à fait imaginer dans le futur des synergies, notamment au niveau de la carte prépayée par exemple. Eran : Pensez-vous que le phénomène de mode qui entoure les sites d’échange de MP3 va s’affaiblir avec le temps ? Il est clair que les sites d’échanges sont très populaires sur le Net aujourd’hui. Cependant, on peut imaginer que l’industrie musicale réussira à se structurer. Aussi, sur Internet et dans ce cadre, l’influence des sites d’échanges MP3 illégaux devrait s’amoindrir. Marconnet : Le fiasco du téléchargement payant ne vous a-t-il pas rebuté ? Comme je l’ai dit précédemment, nous savons qu’il n’existe pas de marché de téléchargement payant, il est donc à mon avis trop tôt pour parler de fiasco. En revanche, certains effets d’annonce ont pu créer de fausses espérances sur l’eldorado que pouvait représenter ce marché. Essayons d’éviter le syndrome WAP pour ce marché.Shawn Fawning : En France, Muzigzag s’est arrêté, TF1Music aussi ; aux Etats-Unis, les plates-formes des majors ne vendent pas. Il est toujours aussi facile de trouver du pirate sur Internet. Et les systèmes de protection des CD sont inefficaces. Sachant tout cela, comment pouvez-vous espérer gagner de l’argent un jour en vendant de la musique ? Nous essayons, si nous n’y arrivons pas, nous ferons autre chose. juliensimon : Comment allez-vous contrer les sites Pressplay et MusicNet ? Qu’allez-vous apporter de plus en termes de services ? Pressplay et Musicnet sont des sites américains qui ne devraient pas arriver en France avant 2 ou 3 ans. Nous ne considérons pas Pressplay, Musicnet et les autres sites des majors comme des adversaires. Comme nous, ils participent à la constitution du marché. Notre place de distributeur spécialisé nous permet d’agréger un maximum de titres, quelle que soit la maison de disques. Les consommateurs ont l’habitude de venir chez Virgin Megastore pour acheter leurs CD. Nous espérons qu’ils continueront à faire confiance à notre marque, notre expertise et nos recommandations.Lex : Croyez-vous réellement qu’un service mondial de police pourra finalement se mettre en place pour punir les millions d’utilisateurs de peer-to-peer ? Je n’ai pas de réponse, il faut poser la question aux maisons de disques.Deception : Quand je rentre sur le site, une phrase apparaît : ” La configuration de votre version d’Internet Explorer ne vous permet pas de profiter de toutes les fonctionnalités du site (achat de produits Billetterie). ” Pourquoi ce site n’est pas accessible à tous ? C’est trop technique pour répondre en une phrase sur ce chat, je vous renvoie à notre service technique ( [email protected]) qui pourra vous renseigner plus en détail.chacha : Quel est votre rapport avec la maison de disques Virgin ? La maison de disques Virgin France a été vendue par Richard Branson au Groupe EMI en 1992. Virgin Megastore France a rejoint le groupe Lagardère l’été dernier. Aujourd’hui nous n’avons plus aucun lien avec la maison de disques.Journaliste_01Net : Y a-t-il des artistes qui n’aiment pas Internet, ou l’idée de la vente en téléchargement de leurs titres ? Il est trop tôt pour connaître l’opinion définitive des artistes vis-à-vis d’Internet. Le phénomène Napster en 2000 a certainement créé de très fortes inquiétudes chez certains artistes (Metallica). Cependant, d’autres artistes ont adopté ce nouveau média pour développer leurs promotions et même leurs ventes comme Prince et David Bowie.Boubou : Les majors, d’après ce que vous dites sur la home de Virginmega.fr, vous imposent des conditions inacceptables… qu’en est-il précisément ? Merci d’aller sur notre site. Certaines majors souhaitent nous considérer comme un média et nous proposent donc des accords de licences comme aux médias. Nous sommes un distributeur et souhaitons simplement avoir, sur Internet, les mêmes relations commerciales que les magasins Virgin Megastore ont avec les maisons de disques.Zork : Même question que j’ai posé il y a quelques semaines à monsieur Barbry : Que pensez-vous de la ” Charte des droits numériques “, demandée par Joe Kraus. Cette chartre permettrait aux consommateurs américains de pouvoir copier de la musique et des émissions de télévision en format numérique. J’imagine que vous êtes contre, mais cela correspond pour moi au concept du Net. Pour moi, il est difficile de rentrer dans un débat aussi pointu sous cette forme.Shawn Fawning : Donc, vous pensez qu’un internaute préfèrera payer 120 francs pour 10 titres à une marque plutôt que de les avoir gratos sur un bête serveur ? C’est sur ce pari que vous avez établi votre business plan ? Aujourd’hui, il n’y a pas de raison d’aller sur un site payant puisque l’offre n’a pas encore été constituée. A nous, acteurs de l’industrie musicale (artistes, éditeurs, maisons de disques, distributeurs) de proposer une alternative légale et attractive aux internautes. Au bout du compte, ce sont effectivement les internautes qui décideront. rotten : La musique payante en ligne, c’est très bien… mais comment gérer les problèmes de vitesse de connexion ? Un abonné RTC paierait le même prix une chanson, en supportant en plus les coûts de téléphone ? Le développement de l’accès à haut débit est certainement l’un des facteurs majeurs dans la création d’un véritable marché de la musique numérique. Les prévisions nous permettent d’espérer que la part des foyers ” haut débit ” va fortement augmenter, ce qui augmentera également le nombre de clients potentiels. Danette : Quel chiffre d’affaires est prévu pour la première année d’exploitation de votre site ? Etes-vous satisfait des débuts du site ? Nous n’avons aucun objectif de CA sur la première année car, avant de mesurer nos performances sur ce marché, notre objectif est d’aider à le créer. Nous sommes satisfaits de nos premières semaines d’exploitation. Nous sommes encore dans une phase de rodage et préparons déjà de nombreuses améliorations.Merci Laurent Fiscal, le mot de la fin ? Merci beaucoup à tous les internautes pour la perspicacité de leurs questions. J’espère que loffre que nous sommes en train de constituer vous incitera à consommer de la musique numérique payante un jour …

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction