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Laurent-Eric Le Lay , directeur d’Eurosport : ” Personne n’achète ni ne vend de droits pour l’internet “

Niche, fantasme, valeur minime… Pour Eurosport, c’est clair : le sport en ligne n’est pas du business.

Eurosport Entreprises, filiale du groupe TF1, chapeaute la chaîne Eurosport et le site du même nom. Selon son directeur, la retransmission de compétitions sportives en ligne ne répond pas encore à un gain d’usage et n’a pas de réalité économique.Il y a eu dans le passé des initiatives de diffusion d’événements sportifs sur internet. Ce temps semble révolu. Comment relayez-vous l’information sportive sur internet ?Nous exploitons sur le site de notre chaîne de télévision Eurosport News ?” bientôt commercialisée en France ?” des sujets courts, de 2 à 3 minutes, et nous diffusons des informations succinctes sur des résultats. On les appelle ” news access “. Mais il ne s’agit en aucun cas de retransmettre des compétitions dans leur intégralité. Nous n’avons pas vocation à faire de la télévision sur internet. Un match de football en streaming n’a pas de sens ! Je pense que toutes les chaînes l’ont bien compris. Il y aura toujours des cas où ce format pourra être utile, pour les expatriés, par exemple. Mais il ne faut pas confondre activité de niche et business. On ne fait pas d’affaires avec des marchés de niche. Notre métier est la création de chaînes. Elles pourraient, si la technologie le permet, être diffusées sur autre chose que les bouquets satellites. Le schéma par IP sur d’autres supports que la télévision n’est pas à exclure, mais nous n’en sommes pas là. Justement. Pour des sujets courts, comprenant parfois des images, faut-il payer des droits spécifiques pour le net ?Personne n’achète, ni ne vend de droits pour internet. C’est un fantasme passé. En réalité, nous incluons dans nos contrats le droit d’exploitation de courtes séquences sur internet. Cela répond à l’attente des internautes. Mais sur la valorisation totale de nos contrats, il est très difficile de différencier la par-tie liée à l’exploitation sur internet. Cela s’ajoute aux coûts totaux, mais dans une partie qui se quantifie en dizaine de milliers de francs maximum sur des contrats de plusieurs millions de francs. Lorsque nous achetons les droits de retransmission TV pour Eurosport, Eurosport News et TF1, nous incluons systématiquement le droit d’exploitation de breaking news [infos de dernière heure, ndlr] ou news access. Alors oui, les droits internet ont une valeur, mais minime. Pour bien comprendre, la capacité à gagner de l’argent avec le web donne une idée de la valeur de ces droits. La loi française permet de rediffuser 1 minute 30 de jeu au titre du droit à l’information. Pourquoi payer ?Pour le droit à l’information sportive, la loi n’est pas très claire. Mais cela reste franco-français, or notre activité est européenne. En Allemagne, il n’y a pas de droit à l’information pour le sport. C’est pourquoi, nous achetons les droits pour produire des breaking news, comme ailleurs en Europe.Les opérateurs mobiles vont-ils initier un nouveau marché ?Les opérateurs mobiles achètent avant tout du sponsoring. Ils prennent position sur un marché en devenir. Si Eurosport est dans le groupe Bouygues, nous n’avons pas vocation pour linstant à entrer aux tables des négociations de droits sur la téléphonie.

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Propos recueillis par AMDL