Trium est la marque créée il y a deux ans par Mitsubishi Electric pour le marché européen. La filiale est basée à Paris. Elle a vocation à concevoir en Europe même, puis à produire et à commercialiser elle-même une gamme de téléphones mobiles (13 à ce jour), parfaitement adaptée aux goûts des consommateurs du Vieux Continent.
Le pari est audacieux, car aucun des grands groupes industriels nippons n’a jusqu’ici réussi à s’implanter durablement sur le marché européen des combinés GSM, ces groupes restant donc essentiellement cantonnés à leur marché domestique.
Le pari était d’autant plus audacieux que Trium se classait plutôt parmi les derniers entrants sur un marché déjà très mature.“Mais nous sommes issus d’une pure société d’ingénierie, explique Dominique Lefebvre, directeur commercial Europe. Et, pour nous différencier, nous avons choisi de privilégier le design haut de gamme et l’innovation technologique.”
Près de 80 millions d’euros ont ainsi été investis en 2000 pour doter la filiale de toutes les ressources humaines et industrielles nécessaires. D’abord, un studio de design et de recherche propre d’une vingtaine de personnes, basé comme il se doit à Paris. Puis un centre de production flambant neuf, situé à Etrelles dans l’Ille-et-Vilaine. Avec un effectif de 1 800 personnes dès à présent, ce centre revendique une capacité de production de près de 100 000 combinés par jour.
Les designers de Trium, cependant, se gardent de toute autarcie. Ils définissent, en phase de pré-industrialisation, le style et le concept de chaque nouveau produit. Puis, ils sous-traitent l’élaboration des prototypes auprès des grands cabinets de design européens. Le studio travaille ainsi en étroite collaboration avec le cabinet anglais PSD Associates, également créateur des téléphones Swatch.
Pour être à l’écoute des dernières tendances, le constructeur n’hésite pas non plus à lancer des projets étudiants avec les grandes écoles de design européennes. C’est ainsi que, dernièrement, il a pu présenter une série de concepts créatifs et futuristes, élaborés conjointement avec les étudiants de l’école de Ravensbourne, près de Londres.
“Nous voulons convaincre par la forme et la fonctionnalité, ajoute Dominique Lefebvre. Pour nous, le téléphone sans fil est plus qu’un outil de communication. C’est un objet personnel, qui doit ressembler à la personne qui l’utilise.”
Un credo qui a valu à la filiale de Mitsubishi d’avoir été précurseur à plusieurs reprises. Ainsi Trium a-t-il été le premier à pouvoir livrer un téléphone WAP. Le premier à chercher à transposer sur le WAP les jeux en ligne, en collaboration avec France Télécom et une société de développement bordelaise d’ailleurs…
Entièrement focalisée sur les terminaux de nouvelle génération, la filiale ne prévoit pas de développer des infrastructures de communication intermédiaires telles que les serveurs WAP et des plates-formes de gestion d’applications sans fil.
Ce positionnement semble payant. La production annuelle de téléphones mobiles a ainsi augmenté de près de 200 % pour atteindre les 9 millions d’unités à fin 2000. La part de marché de Trium en Europe de l’Ouest se situe aujourd’hui entre 6,5 et 7 % ; et, en France, entre 8 et 9 %. A l’horizon 2003, c’est une part de l’ordre de 10 % qui est visée sur toute l’Europe (www.trium.net) (www.mitsubishielectric.com) (www.psd-design.co.uk).
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