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LaTex automatise la mise en page

Le langage de mise en page Tex et la couche d’abstraction associée, LaTex, permettent de se concentrer sur le sens et de laisser l’ordinateur gérer automatiquement la mise en page… de qualité professionnelle.

LaTex (prononcer ” latèque “) est depuis des années le standard international de facto d’échange de documents entre les scientifiques du monde entier. Il doit cette place privilégiée à de purs critères techniques : la possibilité, grâce au système de mise en page Tex, de noter des équations mathématiques aussi complexes que souhaité et, grâce à un système de feuilles de style, d’obtenir une mise en page homogène pour un recueil d’articles d’origines variées. De plus, LaTex est un logiciel libre et gratuit géré par le TUG (Tex Users Group), qui fonctionne avec presque tous les systèmes informatiques, depuis le micro-ordinateur avec Windows ou Mac OS jusqu’aux supercalculateurs Cray en passant par les stations de travail Linux, Unix ou VMS.

Destiné aux ouvrages de typographie complexe

Dans un ouvrage de 1986, Donald Knuth décrivait ainsi son invention : “Tex est un nouveau système de composition destiné à la création de beaux livres, particulièrement aux livres qui contiennent beaucoup de mathématiques. Grâce au format Tex, l’ouvrage bénéficiera d’une qualité qui n’aura rien à envier au savoir-faire des meilleurs imprimeurs.

Le langage a pour but de contrôler de manière très précise la présentation d’un document. Imaginez un livre de mathématiques truffé de formules et de schémas, et vous comprendrez mieux la précision de mise en page désirée et obtenue. Tout comme GML (Generalized Markup Language), il s’agit d’un langage de balisage standard, c’est-à-dire d’un ensemble de commandes de mise en page permettant un rendu précis, indépendamment de toute photocomposeuse ou imprimante. Concrètement, la traduction nécessite trois étapes. La première consiste à créer un fichier texte (à l’aide de Vi avec Unix, du Bloc-notes Windows, etc. ). Ce fichier contient le texte et les commandes de mise en page, sous la forme de mots clés précédés du symbole ” “. Il est utilisé en entrée du programme Tex, pour générer un fichier DVI (DeVice Independant), identique quel que soit le type de machine utilisée. Enfin, un gestionnaire de périphériques transforme le DVI en fichier de sortie. Normalement, il s’agit d’un fichier PostScript destiné à une imprimante, mais il existe des utilitaires pour tout format de sortie : affichage à l’écran, document PDF, pages web, etc. Tex présente cependant un énorme inconvénient : il faut être typographe professionnel pour l’utiliser correctement.
Dans les années quatre-vingt, Leslie Lamport a eu l’idée de le compléter par une couche d’abstraction permettant de séparer le travail de mise en page de la rédaction du document. En LaTex, l’auteur n’indique plus une mise en page, mais encadre les éléments logiques qui composent le texte. Cela permet au programme d’analyse de distinguer un titre d’un sous-titre ou d’un paragraphe et de leur appliquer la mise en page appropriée. Les éléments logiques peuvent être imbriqués les uns dans les autres : rien n’empêche, par exemple, qu’au milieu d’un paragraphe figure une citation, un nom de personne ou d’entreprise, ou tout autre élément que l’on souhaite mettre en valeur d’une manière particulière. Les informations de mise en page (taille, style et police de caractères, interlignage, marges, colonnes, retraits, etc. ) sont lues depuis un fichier indépendant, plus précisément appelé feuille de style, qui a été soigneusement préparé par un typographe de métier. Outre le rendu professionnel des documents ainsi obtenu – les erreurs typographiques sont rendues quasiment impossibles -, LaTex peut générer automatiquement un certain nombre d’informations complémentaires : table des matières, liste de figures numérotées, références bibliographiques, création d’index, de références croisées, de liens hypertextes vers d’autres parties du document, etc.LaTex ressemble à HTMLIl existe de nombreuses similarités entre LaTex et HTML, à la différence près que le premier est beaucoup plus riche que le second. En LaTex, il est par exemple possible de réaliser de véritables dessins vectoriels, ou de mettre en page des équations mathématiques complexes, ce qui est impossible en HTML.
Le tableau qui suit met en évidence les correspondances entre quelques tags HTML courants et leurs équivalents LaTex.


























































































































 
     HTML     LaTex 
 Niveau 1     

Titre

 
   chapter{Titre} 
         
 Niveau 2     

sous titre

 
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 Italique      texte en italique       extit{texte en italique} 
         
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    Christophe GROSJEAN