L’un des derniers pionniers de l’e-tourisme est sur le point perdre son indépendance. Lastminute va probablement tomber dans l’escarcelle du GDS [Global Distribution System, système de réservation électronique,
NDLR] Sabre. L’américain vient en effet d’annoncer une offre amicale de rachat du voyagiste en ligne britannique à 165 pences par action. Le montant total de l’opération se monterait à 577 millions de livres sterling, soit près
de 850 millions d’euros.L’acquisition, si les actionnaires de Lastminute apportent leurs titres, se fera par l’intermédiaire de TravelOcity, l’agence de voyage en ligne de Sabre. Celle-ci est présente en France depuis l’automne 2004 sous la marque
Odysia.En toute logique, les actionnaires de l’entreprise britannique cotée en Bourse devraient tous souscrire à l’offre de Sabre, qui est supérieure au cours de l’action mercredi 11 mai à l’ouverture, avant l’annonce de l’accord.
Lastminute cotait alors à 131 pences. De son côté, le conseil d’administration du britannique a déjà approuvé à l’unanimité l’union avec le GDS.En cas de succès de son offre d’achat, Sabre va mettre la main sur une société en difficulté financière en raison de sa boulimie d’acquisition. de fait, pour les six premiers mois de l’année, Lastminute vient de publier une nouvelle
perte de plus de 45 millions d’euros. Rien que sur le marché hexagonal, le britannique s’est offert
Degriftour en 2000 pour 98 millions d’euros. Puis,
Travelprice en 2002 pour 49,6 millions d’euros.
Une concentration en phase finale
L’opération menée par Sabre s’inscrit dans un mouvement de concentration amorcé il y a plusieurs mois, sur un marché hexagonal où les acteurs indépendants se font de plus en plus rares (comme partirpascher.com).
‘ La concentration était inéluctable. Il est difficile pour plus de quatre opérateurs de gagner de l’argent sur un marché de la taille de la France ‘, estime Marc Ruff, vice-président d’Expedia Europe,
l’agence de voyage en ligne du groupe américain spécialisé dans l’e-commerce IAC/InterActivCorp.Au début de l’année, le GDS européen Amadeus avait accéléré le mouvement en
rachetant, via sa filiale Opodo, les voyagistes Promovacances et Karavel. Dans une interview du mois de mars 2005,
Petra Friedman, la directrice générale France d’Opodo nous confiait que l’e-tourisme devenait de plus en plus difficile pour les acteurs indépendants ne bénéficiant pas de la force de
frappe nécessaire.Au terme de l’opération financière, le marché français de l’e-tourisme sera constitué principalement de quatre grands groupes, dont trois américains. Sabre, avec dans sa valise Lastminute, TravelOcity, TravelPrice et Degriftour ;
Cendant, qui possède e-bookers.com ; IAC/InterActivCorp, la firme de l’entrepreneur Barry Diller, avec Expedia et Anyway.com et l’européen Amadeus.‘ Ce qui est valable dans le brick and mortar [le commerce traditionnel, NDLR], l’est pour Internet. Il faut être sur un marché de niche et proposer des voyages très spécialisés à l’image de
ce que fait Voyageurs du monde. Ou pouvoir jouer sur l’effet de taille pour amortir les coûts. Dans ce cas, il est difficile de ne pas être adossé à un grand groupe ‘, analyse Marc Ruff.Force est de constater en tous les cas, que les pionniers de l’e-tourisme en France sont passés sous la coupe de groupes internationaux. La prime au premier entrant n’aura pas joué très longtemps.
Maisons mères | Marques |
IAC/InterActiveCorp | Expedia, Anyway.com |
Sabre | Lastminute, Degriftour, TRavelPrice, TRavelOcity |
Amadeus | Opodo, Promovacances, Karavel, Vivacances |
Cendant | Ebookers, Orbitz |
TUI | Nouvellesfrontieres.fr, ulTRavacances.fr |
Accor | Go Voyages |
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