Les sites dédiés à l’assurance se multiplient. Malgré cela, la commercialisation de contrats en ligne peine à décoller. Si le consommateur s’informe volontiers sur ces sites, il hésite à y contracter des polices…” Le marché n’est pas mûr pour une absence d’intermédiation, reconnaît Olivier Jaillon, président de Protegys Group. Le “business model” est pourtant parfaitement au point.” La plupart des professionnels partagent cette analyse même si, comme le résume Raphaël Ducasse, président d’Assurandco.com, “personne aujourd’hui n’a de chiffres significatifs sur l’assurance en ligne“. Pas même la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) ! “ Nos membres ne nous demandent pas d’étudier les différents canaux de distribution de l’assurance en France.“
Des sortes de laboratoires
A l’exception sans doute de Direct Assurance (qui annonce 10 000 nouveaux contrats par internet en 2001), la plupart des expériences de terrain confirment la modestie des résultats. Exemple : OK Assurance. Filiale des AGF spécialisée dans la vente en ligne d’assurances habitation et automobile, la société a été créée en juillet 2000. Au 30 juin 2001, elle n’avait conclu qu’un peu plus de 2 000 contrats. “ Un résultat inférieur à nos prévisions, admet-on chez les AGF. Mais le volume des primes versées a dépassé nos attentes. Nos clients possèdent davantage de véhicules plus “haut de gamme”. ” Peu importe, au final, OK Assurance sert surtout de laboratoire pour sa maison mère. MAAF Assurances, elle aussi, teste le marché, mais en interne, la compagnie permettant la souscription en ligne d’assurances scolaires. “À l’avenir, nous comptons offrir de plus en plus d’e-services à nos clients. Par exemple, la gestion de comptes ou la déclaration de sinistres. Mais l’objectif n’est pas de capter de nouveaux prospects. ” Voilà la limite à l’exercice : les assureurs hésitent à parasiter leurs réseaux en vendant de l’assurance sur internet. Sans leur concours, l’e-assurance ne décollera pas.En attendant, la créativité se développe dans le B to B. Certains, comme Assurandco, ont développé ce que Raphaël Ducasse nomme des ” briques technologiques “, des modules permettant la vente en ligne de produits d’assurances. “ Pour nous, explique le président d’Assurandco.com, le site B to C sert à démontrer l’étendue de nos capacités aux sociétés intéressées par notre technologie. “D’autres, comme Protegys Group, conçoivent des produits ?” sous la marque Netcourtier.com?” et les vendent à des sociétés tierces. “ De plus en plus de réseaux non traditionnels se sentent une légitimité à commercialiser ce type de produits, constate Olivier Jaillon, tels des garages, des stations-service, des agences immobilières, des distributeurs. Ces réseaux peinent à trouver une compagnie qui leur offre un produit sur mesure et une infrastructure de gestion (support téléphonique, internet, “back-office”, gestion des sinistres, etc.). Ce marché se compte en milliards de francs.” Le poids du B to B est tel pour ce groupe que le B to C, incarné par la marque Assurdiscount.com, ne représente qu’1 % d’un chiffre d’affaires qui, l’année dernière, s’élevait à 20,6 millions d’euros (135 millions de francs). “Pour Protegys, conclut Olivier Jaillon, Assurdiscount et le B to C, c’est de la veille stratégique. ” Quant à Thierry Pérouse, DG de Firstassur, il affirme que son site B to C “ constitue un extraordinaire outil de marketing. Il nous permet de marquer notre présence sur un marché qui va forcément s’ouvrir.” Certes. Mais quand ? “Pas avant deux ans “, tranche Raphaël Ducasse. Les paris sont ouverts.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.