01 Réseaux : Le paysage asiatique des normes cellulaires de troisième génération paraît éclaté…Jean-Luc Jegouin : La technologie W-CDMA (Wideband-Code division multiple access), retenue par l’opérateur japonais NTT DoCoMo, jouera un rôle important en Asie. La Chine a choisi, pour son territoire, une variante baptisée TD-SCDMA (Time division-Synchronous CDMA). Enfin, CDMA 2000, plutôt d’origine américaine, risque d’être marginalisé en Asie.01 R. : Pourquoi NTT DoCoMo jouera t-il ce rôle de locomotive en Asie ?J.-L. G. : NTT DoCoMo a toujours misé sur des technologies spécifiques que les équipementiers développaient pour ses besoins propres. En optant pour le W-CDMA, l’opérateur japonais fait pour la première fois le choix d’une norme internationale.01 R. : On constate l’arrivée en force des Asiatiques dans les terminaux cellulaires de troisième génération…J.-L. G. : Les fabricants européens ou nord-américains de téléphones cellulaires ont du souci à se faire. Avec la troisième génération de réseaux cellulaires et ses capacités multimédias, on entre dans l’ère du loisir et du divertissement. Les futurs vainqueurs de ce marché seront du côté de ceux qui savent fabriquer des terminaux extraplats avec des écrans couleur de qualité pour l’affichage de la vidéo, et des batteries de longue durée. Cette industrie risque alors de basculer du côté des géants asiatiques. C’est pourquoi nous coopérerons avec le japonais Matsushita, plus connu pour sa marque Panasonic dans l’électronique grand public, afin de tester l’interopérabilité de ses terminaux de troisième génération avec nos infrastructures radio. Dans le domaine du jeu, sur notre stand d’Asia Telecom, à Hong Kong, nous avons fait une démonstration de jeux d’échecs en ligne avec Game Park, fabricant coréen de terminaux de jeux, de pair avec un téléphone GPRS.01 R. : Quelles formes prendra le terminal cellulaire 3 G ?J.-L. G. : Il sera tout sauf un téléphone dédié. Dans un premier temps, les terminaux conserveront le format et l’apparence des téléphones portables qu’on connaît. Puis, l’assistant personnel numérique s’imposera aux côtés d’autres terminaux non téléphoniques particuliers. À terme, d’ici cinq à dix ans, tout terminal électronique aura une interface radio cellulaire 3 G embarquée.01 R. : Quelle sera la place des opérateurs virtuels dans le développement de l’UMTS ?J.-L. G. : Les MVNO (Mobile virtual network operators) peuvent avoir un rôle central dans l’essor du marché. Deux profils de sociétés seront susceptibles d’intervenir en tant que telles : celles disposant d’une marque grand public très connue et celles disposant d’une base de clientèle importante comme les sociétés de la grande distribution.01 R. : Et les fournisseurs de contenus ?J.-L. G. : Leur place sera fondamentale. À Hong Kong, le cahier des charges des licences UMTS prévoit l’ouverture des infrastructures aux fournisseurs de contenus. Nortel Networks a déjà créé une coentreprise avec l’espagnol El Mundo pour adapter ses fonds éditoriaux au contexte des réseaux sans fil. Cela nous permettra d’irriguer en contenus adaptés les régions hispanophones où nous sommes présents dans l’UMTS. D’autres accords de ce type pourraient suivre.
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