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” L’art est-il soluble dans internet ? “

Non ! Tout n’a pas été fait sur internet. L’art a encore une place à prendre. Laquelle ? J’hésite entre la dérision pure et simple ou…

Non ! Tout n’a pas été fait sur internet. L’art a encore une place à prendre. Laquelle ? J’hésite entre la dérision pure et simple ou la recherche de fonds. Comme n’importe quelle start up ? Que nenni ! La dernière trouvaille des branchés “niou wave” est bien plus originale : ils pratiquent la vente de sites web ” artistiques ” par de très sérieux commissaires-priseurs. Pensez-donc, le 28 octobre dernier, maître Cornette de Saint-Cyr mettait très officiellement en vente aux enchères publique et “en première mondiale”, s’il vous plaît, le premier site internet artistique. Fantastique ! Mais quelle est donc cette ?”uvre, qui, un jour, à coup sûr, ornera les respectueuses allées du musée du Louvre ? Un simple site internet de dix-sept pages HTML en ligne, contenant des monochromes numériques. A la portée de n’importe quel programmateur de bas étage. Car vous avez bien lu ” monochromes “. C’est-à-dire seize pages, avec une seule couleur chacune, et une home page. Et, sur cette image d’accueil, l’artiste, Fred Forest, a besoin – comme c’est devenu une habitude en la matière – de nous expliquer et de justifier son geste : “Une ?”uvre artistique immatérielle, déterminant des normes de référence variables à réception, certes ne représentant qu’elles-mêmes, mais dont la création et son antériorité désignent désormais comme valeur de référence historique pour l’art et les réseaux numériques.” On en avait besoin ! Des fois que certains incultes auraient pu penser que les couleurs varient à cause du phosphore des réglages du moniteur sur lesquelles elles s’affichent.Le meilleur est que la ” chose ” a été vendue. Et combien ? Pas 1 franc, ni 10 ni 1 000. Vous en êtes loin ! 183 000 francs exactement. L’acquéreur garde l’anonymat. On le comprend ! Des fois que des cambrioleurs auraient des envies.Fred Forest est un vrai artiste. Il vit de ses ?”uvres. Moi, je préfère ceux, anonymes, qui pratiquent la dérision. C’est pourquoi, je ne me lasse pas d’aller sur le site www. perdu. com. Là, l’auteur, qui a investi 400 francs pour acheter l’URL, réussit à nous communiquer son angoisse, sans fioritures. Minimaliste, bichrome. Et, en plus, c’est gratuit !

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