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Larry Page, de Google : « Nous n’avions pas entendu parler de PRISM avant hier »

Alors que les géants de la high tech se sont empressés de nier collaborer avec l’agence de sécurité américaine, Google en tête, Larry Page, son DG, s’est exprimé sur le blog officiel de la société.

Après la révélation du projet PRISM, qui veut que la NSA, National Security Agency, ait des accès directs aux serveurs qui hébergent les données des utilisateurs des services des grands noms de la high tech, Google avait été parmi les premiers à réagir pour nier cette accusation.

Quelques heures plus tard, Larry Page, directeur général de Google, et David Drummond, son directeur juridique, ont pris la plume pour s’exprimer sur le sujet via le blog officiel du géant de Mountain View.

Dénégation

Le titre de leur post donne le ton : « What the… » Le troisième mot de cette interjection familière est éludé… pour rester poli, sans doute. Mais on sent bien que la surprise est là. Aussitôt, le cofondateur de Google tient à clarifier les choses : « nous n’avons pas rejoint un programme, quel qu’il soit, qui donnerait au gouvernement américain – ou à n’importe quel autre gouvernement – un accès direct à nos serveur […]. Nous n’avions pas entendu parler d’un programme appelé PRISM avant hier ».

On notera juste l’utilisation de la formulation « accès direct » qui est systématiquement utilisée dans la communication des différents géants concernés, notamment dans celle d’Apple (voir le tweet ci-dessous). Est-ce parce que l’accès indirect existe par voie de justice ou parce qu’on peut y lire une autre vérité cachée ? Difficile à dire à l’heure actuelle. En tout cas, nos confrères de The Verge rappellent qu’en effet une des théories sur le fonctionnement du programme PRISM fait appel à un intermédiaire, un prestataire, entre les agences gouvernementales et Google et ses concurrents.

Argumentation

Larry Page rappelle ensuite la politique de transparence de son entreprise sur les demandes d’information effectuées par la justice ou les différents gouvernements des pays où est présent Google. Et de se déclarer extrêmement surpris de l’existence d’un ordre de justice comme celui qui a, semble-t-il, obligé Verizon à donner à la NSA des informations sur des millions de ses utilisateurs. Le directeur général de Google déclare alors : « Laisser entendre que Google révélerait des informations sur l’activité Internet de ses utilisateurs à une telle échelle est complètement faux ».

Transparence

Larry Page et son directeur juridique concluent habilement de ces révélations, qu’il « faut une approche encore plus transparente ». Dans ce domaine, Google a ouvert la voie en étant le premier à diffuser un Transparency Report. Larry Page précise toutefois : « Nous comprenons, évidemment, que les Etats-Unis et les autres gouvernements ont besoin d’agir pour protéger la sécurité de leurs citoyens, y compris parfois en recourant à la surveillance. Mais le niveau de secret autour des procédures légales actuelles mine les libertés que nous chérissons tous », concluent les deux hommes.

Enjeu

L’enjeu pour Google, encore plus que pour Apple, Amazon ou Microsoft, est colossal. Le géant du Web fait son commerce de nos données, en assurant qu’il les conserve tout en les protégeant et les anonymisant quand cela est nécessaire. Son modèle économique repose sur l’utilisation de nos données, il est donc essentiel qu’une relation de confiance, ou tout au moins de non défiance, s’établisse avec les millions d’utilisateurs qui confie à Google des bribes de leur vie quotidiennement.

A lire aussi :
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Source :
Blog officiel de Google
The Verge

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Pierre Fontaine