01net. : L’encyclopédie Larousse a longtemps été un ouvrage de référence et, pourtant, elle était jusqu’ici indisponible en ligne. Que s’est-il passé ?
Vivien Chantepie : La grande encyclopédie a disparu dans son format papier depuis la fin de la vente par courtage, il y a une dizaine d’années. Elle est revenue sur le marché en 2000, avec le CD et le DVD
[toujours en vente entre 30 et 60 euros, NDLR]. Mais ces derniers temps, les ventes faiblissaient, on peut trouver à cela une explication simple : la croissance de la consultation du savoir encyclopédique sur Internet,
et notamment ?” bien évidemment ?” sur un site comme Wikipédia. Aujourd’hui avec la mise en ligne de l’encyclopédie contributive Larousse [avec un contenu similaire à celui de la version DVD, NDLR], nous
franchissons un nouveau cap.Que proposez-vous aux internautes ?
Il faut bien comprendre que l’explosion des encyclopédies en ligne correspond à une forme de décloisonnement du savoir. En clair, si auparavant le contenu d’une encyclopédie était décidé par un comité de rédaction, tout cela doit être
aujourd’hui repensé. Car les besoins du public, et des internautes, ne sont plus forcément les mêmes. C’est la raison pour laquelle nous avons fait le choix d’une encyclopédie mixte.
D’un côté, nous proposons en accès libre la grande encyclopédie Larousse, soit 170 000 articles et 10 000 fichiers médias (animations, photos, dessins) [pas de vidéos, NDLR], avec un rythme
d’actualisation quotidien [Wikipédia revendique plus de 657 000 articles en français, NDLR].
De l’autre, Larousse fait appel à la connaissance des internautes. Chacun peut contribuer au projet encyclopédique directement sur le site
Larousse.fr. Cela signifie que les internautes peuvent couvrir des champs, par exemple les séries TV américaines, qui ne l’étaient pas jusqu’à présent. Nous n’excluons pas de commander des
articles aux meilleurs contributeurs pour l’encyclopédie générale.Tous les internautes peuvent-ils écrire sur Larousse.fr ? Et comment les textes mis en ligne sont-ils modérés ?
Sur le site, la signalétique des deux types de contenus est claire : orange pour les articles encyclopédiques, violet pour les contributions postées par les internautes. La partie contributive est ouverte à tous. Il suffit de
s’inscrire et de s’identifier. Seuls les rédacteurs peuvent corriger leurs contributions, en insérant par exemple des liens vers des sites externes ou vers des articles de l’encyclopédie. Les autres internautes peuvent poster des commentaires sur
les textes [sans pouvoir modifier les articles, NDLR]. Il n’y a pas de modération a priori. Mais nous avons un système d’alerte pour les mots sensibles. Et le public peut signaler un abus.Qui dit mise en ligne, dit aussi nouveau modèle économique, où en êtes vous ?
Il est, disons le mot, évolutif. Rien n’est encore figé pour le moment. Cela pourra passer par de la publicité. Mais aussi par des contenus premium ou des partenariats de contenus. Mais au-delà de cela, l’arrivée sur Larousse.fr de
l’encyclopédie contributive va nous permettre de mieux connaître les internautes ainsi que leurs besoins de lecture et de consultation. Tout cela n’est pas neutre, car c’est en partie grâce à ces données que nous pourrons faire évoluer le savoir
encyclopédique.L’encyclopédie contributive Larousse va-t-elle prochainement s’enrichir de nouveaux contenus ?
Nous travaillons aujourd’hui sur un partenariat vidéo avec National Geographic, qui devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année. Par ailleurs, nous allons prochainement mettre l’accent sur la dimension communautaire
du site Larousse.fr. L’idée est de rassembler les internautes autour de thèmes qui leur sont chers, notamment par des systèmes d’alertes ou d’abonnements à ses auteurs contributeurs préférés.
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