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L’ARMORIQUE INAUGURE SON RÉSEAU À HAUTS DÉBITS

Réagissant à l’inertie de l’État, la Bretagne vient d’inaugurer son propre réseau à hauts débits. Ce dernier est destiné à offrir de nouveaux services aux usagers et à attirer dans la région les entreprises qui misent sur la haute technologie.

Avec l’ouverture de Megalis, la Bretagne devient la première région de France à posséder un réseau à hauts débits. Opérationnel depuis octobre dernier, il couvre les départements des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, et relie ainsi vingt-cinq villes.

L’État n’a pas déboursé un seul centime

Megalis est constitué d’un réseau primaire connectant Brest, Lannion, Lorient, Rennes, Quimper, Saint-Brieuc, Saint-Malo et Vannes, et d’un réseau secondaire auquel sont raccordées dix-sept autres villes. Créé à l’initiative du conseil régional de Bretagne, auquel s’est associé le Syndicat interhospitalier de Bretagne, il prend le relais du réseau IP Ouest-recherche mis en ?”uvre en 1992. Ce dernier connectait les centres de recherche, les grandes écoles et les universités bretonnes.Ce réseau ne doit rien à l’État. Le coût total, calculé sur une durée de six ans et qui s’élève à 300 millions de francs, est, en effet, réparti entre le conseil régional (66 %), les quatre conseils généraux (22 %) et, enfin, les vingt-cinq villes concernées qui financent 12 % du total.Son objectif est de fournir aux habitants un ensemble de services d’intérêt général, comme la télémédecine, qui permet à une structure hospitalière de soumettre très rapidement certains cas à des spécialistes éloignés et sans déplacer inutilement le patient. D’autres applications parmi lesquelles l’enseignement, la recherche, la formation, le tourisme, ou encore, la culture sont également prévues. Il s’agit aussi de valoriser la région, en lui donnant une image haute technologie et attirer ainsi les entreprises high-tech.

Des hauts débits à la ville comme aux champs

Ce réseau, le premier du genre réalisé par une collectivité locale, ne s’adresse pas aux particuliers, mais à des groupements fermés d’utilisateurs. Il a été conçu pour offrir un maillage du territoire, afin que les zones rurales puissent en profiter autant que les villes. Il a également été conçu pour être accessible au plus grand nombre, ce qui implique la mise en place de tarifs raisonnables, identiques en tout point du territoire breton.Le réseau Megalis a été réalisé au terme d’un appel d’offres remporté par France Télécom en janvier 1999. La gestion et le suivi du marché ont été confiés à un syndicat mixte composé de quarante membres du conseil régional, des départements, des villes et du Syndicat interhospitalier. Ce syndicat mixte s’appuie sur une cellule technique rassemblant les industriels et les chercheurs de Bretagne et des Pays de la Loire, qui a pour mission d’identifier les attentes des utilisateurs, de leur apporter les services dont ils ont besoin, et d’animer les filières électroniques, télécoms et informatiques dans le grand Ouest. La Bretagne a déjà fait des émules, puisque le jour de l’inauguration, la région des Pays de la Loire a passé commande d’un réseau équivalent.

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Alain Coupel