L’Observatoire des start-up IT, cellule d’études du groupe France Finance et Technologie, a analysé le parcours de cent soixante-dix jeunes pousses ayant participé aux diverses éditions de Capital IT. Une ligne de fracture assez nette se dégage entre les start-up d’avant et d’après l’e-krach, au niveau des conditions de financement.Ainsi, les levées de fonds des start-up d’après l’e-krach sont plus faibles et plus rapides. Le financement initial moyen s’élève désormais à 2 millions de francs contre 5 millions de francs avant l’e-krach. Le montant moyen du premier tour s’inscrit également à la baisse : 13 millions de francs en 2000, contre 24 millions précédemment. Seul le montant du deuxième tour reste quasiment inchangé, à environ 33 millions de francs.Le refinancement des start-up est également plus rapide : entre l’amorçage et le premier tour de table, il se situe à 13,4 mois pour les jeunes pousses de l’année 2000 contre 20 mois pour celles d’avant l’e-krach.” Ces données traduisent deux choses. D’abord, les business angels et les incubateurs ont directement souffert de l’e-krach, freinant leurs possibilités d’investissement pour l’amorçage des start-up. Ensuite, vu qu’elles lèvent moins d’argent que précédemment, les start-up sont obligées de se refinancer plus rapidement “, analyse Stéphane Roussier, président de France Finance et Technologies.
Des valorisations en chute libre
Le revers de la médaille est l’augmentation du cours de l’argent pour les start-up. L’e-krach a déclenché une dégringolade des valorisations des jeunes pousses, entraînant une plus forte dilution de leur capital à l’issue de leurs tours de table. La valorisation moyenne d’une start-up post-e-krach est de 87 millions de francs lors de son deuxième tour de table, contre 135 millions de francs avant l’e-krach. Conséquence : le taux de dilution se situe à environ 38 % lors du deuxième tour, contre 23 % auparavant.” Il n’est pas rare de voir un entrepreneur perdre le contrôle de sa start-up à l’issue de son second tour de table “, observe Stéphane Roussier. ” Depuis l’e-krach, le rapport de force entre entrepreneurs et capital-risqueurs s’est inversé. L’argent est plus difficile à trouver et coûte plus cher aux jeunes pousses “, conclut-il.Serait-ce la fin de l’argent facile pour les entreprenautes ? En tout cas, une chimère s’est envolée : 38 % des start-up n’envisagent plus l’introduction en Bourse. Leur nouveau rêve : sadosser aux industriels du marché IT ! Un business model plus raisonnable, en somme…
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