L’Union européenne s’engage à financer sur fonds publics l’infrastructure de Galileo, l’ambitieux système européen de positionnement par satellite menacé par la défaillance du secteur privé.Mais les ministres des Transports des Vingt-Sept, qui se sont réunis au Luxembourg en fin de semaine dernière
pour sauver ce projet-phare, restent fortement divisés sur les modalités précises du financement. La question a été reportée à l’automne prochain.Le secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, n’a pas caché que l’heure était grave après que les industriels aient refusé de prendre le moindre risque financier, et ce, malgré l’engagement qu’ils avaient pris il y
a deux ans. En 2005, un partenariat avec le privé avait été choisi pour financer ce projet concurrent du GPS (Global Positioning System) américain.C’est l’attitude du consortium choisi pour exploiter la constellation des 30 satellites
qui explique la nécessité pour l’argent public de pallier sa défaillance.
‘ Galileo, cela aurait très bien pu se terminer aujourd’hui, a-t-il
déclaré. Cela aurait été un signal terrible pour l’Europe. ‘
‘ Nous pouvons remettre le projet Galileo sur le pas de tir pour le rendre opérationnel en 2012 ‘,
s’est réjoui Jacques Barrot, le commissaire européen aux Transports.
2,4 milliards d’euros à financer
Même si certains pays, comme le Royaume-Uni, ne sont pas convaincus que Galileo soit un programme stratégique, dans la mesure où le GPS est déjà disponible gratuitement, les Vingt-sept ont décidé de financer l’infrastructure
satellitaire pour un coût de 3,4 milliards d’euros, soit 2,4 milliards supplémentaires par rapport au milliard d’euros déjà injecté, sur un coût total, exploitation comprise, de 10 milliards d’euros.Jacques Barrot a relativisé l’ampleur de ces sommes en expliquant que cela représentait 400 millions d’euros sur six ans, soit le coût de la construction de 400 kilomètres d’autoroute par an.La Commission, le Parlement de Strasbourg et la plupart des Etats membres sont favorables à un financement par le budget européen des 2,4 milliards d’euros nécessaires. Ce montant est disponible, puisque chaque année de trois
à dix milliards d’euros représentant la différence entre les crédits d’engagement (les sommes prévues pour les projets) et les crédits de paiement (les montants réellement payés) sont ristournés aux Etats membres à l’issue de l’exercice
budgétaire.Mais l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas préféreraient un système par lequel chaque pays fournirait une contribution à l’Agence spatiale européenne. Ces pays veulent s’assurer ainsi des retombées plus importantes dans le
domaine industriel ?” au sein de l’agence, le ‘ retour ‘ est égal à ce qui est mis dans le pot commun ?” et limiter l’intrusion de la Commission européenne dans la gestion.Le consortium privé qui doit exploiter Galileo quand il sera opérationnel, même s’il renonce au financement, est composé de grands groupes industriels européens : le géant de l’aérospatiale EADS, les français Thales et
Alcatel-Lucent, le britannique Inmarsat, l’italien Finmeccanica, les espagnols AENA et Hispasat et le duo allemand Deutsche Telekom-Centre aérospatial allemand.
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