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L’archivage automatique de mails désengorge les serveurs de messagerie

En déportant de manière automatique les pièces jointes associées aux mails, les outils d’archivage pour Exchange répondent aux contraintes de conservation légale des entreprises.

Si les ventes de systèmes de stockage ont tendance à se tasser, les besoins en capacité restent, quant à eux, bien vivaces. Ainsi chaque année, le volume de teraoctets livrés est en hausse de 10 % environ. Et parmi les applications particulièrement gourmandes figure la messagerie, en raison principalement des pièces jointes.Une des solutions consiste à stocker le courrier ou sa pièce jointe sur le poste local. Mais ce procédé s’avère doublement problématique : il ne permet aucun partage du document et il ne répond pas aux exigences de sécurité. En cas de crash disque ou même d’erreur humaine, toutes les informations sont perdues.Une autre option vise à stocker les pièces jointes en dehors du serveur de messagerie. Ce à l’aide de processus automatisés prenant compte des règles d’archivage définies par l’administrateur. Plusieurs éditeurs se sont placés sur ce créneau. Ils ciblent en particulier l’application Exchange. Ainsi Veritas, Legato (après le rachat d’OTG fin 2001), mais également d’autres acteurs, moins médiatisés, tels que Ixos ou KVS, proposent des outils d’archivage automatique du courrier informatique.

Les opérations de maintenance se trouvent simplifiées

Ces solutions, encore récentes, commencent à peine à être déployées dans les entreprises. Les cas d’Airbus et du cabinet d’avocats britannique Herbert Smith sont à ce titre parlants. Tous deux ont choisi l’architecture de KVS et connaissent une phase de migration portant sur les mails pré-existants : le serveur KVS “dépouille” la base Exchange 2000 en ne laissant que l’en-tête et récupère le corps du message ainsi que la pièce jointe. Ceux-ci sont alors indexés dans une base relationnelle et stockés sur le système de stockage privilégié par l’entreprise (SAN, NAS ou attachement direct).Lorsqu’un utilisateur fera appel à une pièce jointe d’un mail, le serveur KVS renverra automatiquement les informations correspondantes au serveur de messagerie. A terme, l’administrateur peut automatiser le processus en instaurant une politique d’archivage tenant compte de la nature de la pièce jointe, de sa taille, de sa date, des utilisateurs, etc. Quant à la capacité virtuelle de la base Exchange, elle devient quasi illimitée. Autre atout : en réduisant le poids de la base, les opérations de maintenance se retrouvent simplifiées.L’explosion de la base Exchange du cabinet Herbert Smith est due à deux phénomènes : l’évolution des habitudes de travail et les contraintes d’archivages. “Depuis cinq ans, tous les échanges entre les avocats et leurs clients se font par mail. Ils portent sur des fichiers de forte taille, essentiellement des fichiers Word ou Acrobat. D’autre part nous devons pour une question légale conserver ces documents entre cinq à dix ans en moyenne. Résultat, la base Exchange pèse aujourd’hui environ un teraoctet”, explique John Rogers, directeur informatique. Une capacité d’autant plus difficile à maintenir que la version 5.5 installée chez Herbert Smith ne permet aucune segmentation de la base.

Créer sur le serveur des dossiers thématiques

Le déploiement de la solution ne devrait pas se limiter à l’archivage. “En fin d’année, lorsque tous les mails existants auront été transférés vers le serveur de KVS, nous entamerons une seconde étape : le partage de documents. Nous aurons ainsi la possibilité de créer sur le serveur de messagerie des dossiers thématiques dans lesquels seront stockées toutes les pièces relatives à un dossier en cours.” Cette centralisation de l’information devrait également minimiser les risques associés au stockage dans les dossiers personnels. Le chantier devrait être achevé mi 2003. A terme, le cabinet londonien espère que le Conseil de l’ordre du Barreau britannique fasse évoluer ses directives en rendant légal l’archivage de pièces juridiques échangées par mail. “Aujourd’hui, nous sommes toujours dans l’obligation de les imprimer.”Le choix de KVS par Airbus Central Entity résulte quant à lui d’une problématique de restauration de la messagerie : le constructeur doit répondre en moins de quatre heures aux questions des compagnies aériennes connaissant des avaries techniques. Il s’agit alors pour Airbus de restituer des documents tels que des formulaires ou des messages légaux qui ont fait au préalable l’objet d’un échange par e-mail.

Une capacité de 100 Mo par utilisateur suffit

Pour garantir les délais de restauration des données en cas de défaillance du serveur de messagerie, il a dû segmenter la base afin d’obtenir les plus petites entités restaurables. Airbus a ainsi divisé Exchange 2000 (qui tourne sur deux plates-formes) en 32 zones indépendantes, chaque partition étant limitée à 16 Go par l’application. Dans cette configuration, chaque utilisateur de la messagerie ne bénéficiait que d’environ 100 Mo. A peine de quoi envoyer ou recevoir quelques documents PDF … En déportant les pièces jointes vers le serveur de KVS, la capacité de 100 Mo devient amplement suffisante. La migration des mails a débuté il y a trois mois. Elle porte sur 280 Go de mails et de pièces jointes fortement compressées (le taux atteint parfois 70 %), anciennement archivés par la messagerie All in One de Digital.Mais si le concept de KVS s’avère particulièrement approprié à Exchange, il n’a plus de raison d’être avec un outil tel que Lotus Domino. Le serveur de messagerie d’IBM repose en effet sur la centralisation des pièces jointes, stockées une seule fois dans une base. Avertis par des liens hypertexte, les utilisateurs les consultent sur le serveur. Un tel fonctionnement repose sur la notion de partage.

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Vincent Berdot