Il n’est pas rare que les antivirus, qui brassent des centaines de milliers de signatures de codes malveillants, croient reconnaître à tort un virus ou un cheval de Troie dans un fichier des plus honnêtes. Le plus souvent, ces
‘ faux positifs ‘ ne prêtent pas à conséquence, sauf quand ils touchent à un point clé de l’ordinateur… comme le système d’exploitation.C’est la mésaventure qui vient d’arriver à plusieurs milliers d’utilisateurs d’AVG, un antivirus bien connu pour sa
version gratuite. A la suite d’une mise à jour de sa base de signatures effectuée le 8 novembre dernier au soir, l’antivirus s’est
mis à traquer le fichier ‘ user32.dll ‘ sur les PC, en le considérant à tort comme infecté par un cheval de Troie. De fait, le logiciel a suggéré aux utilisateurs de mettre le fichier en quarantaine. Problème :
user32.dll est un fichier système indispensable au fonctionnement de Windows XP.
Impossible de démarrer XP
Ceux qui ont malheureusement suivi les conseils d’AVG l’ont appris à leurs dépens. Car sans cette ‘ DLL ‘ (déplacée par la mise en quarantaine), leur système d’exploitation refuse de démarrer, affichant sur un
écran bleu ‘ user32.dll est introuvable ‘. Seuls les utilisateurs des versions française, espagnole, italienne, hollandaise et portugaise de l’antivirus ont été concernés par ce couac.Immédiatement alertée, la société Square ?” distributeur d’AVG en France ?” a fait rectifier la base de signatures ‘ en deux heures, dans la nuit de samedi à dimanche ‘,
précise Thierry Bonhomme, son président. Ainsi, sur les 1,5 million d’utilisateurs d’AVG en France (versions gratuites et payantes confondues), seuls ceux dont le PC était allumé lors de la mise à jour défectueuse du 8 novembre, et qui ont
éteint leur PC avant la mise à jour rectificative, ont été affectés par le problème.
Plus de 2 000 appels au secours
Ce qui fait tout de même du monde, à en croire l’ébullition qui règne encore chez Square. ‘ Nous n’avons pas dormi depuis dimanche ! Nous avons dû traiter plus de 2 000 demandes de support. Cela
n’était jamais arrivé. Il peut y avoir des faux positifs, mais jamais avec une telle conséquence ‘, explique Thierry Bonhomme.Pour se tirer de ce mauvais pas et redonner vie à leur PC, les utilisateurs les plus avertis ont dû récupérer la fameuse DLL sur le CD d’installation de Windows XP. Encore fallait-il l’avoir sous la main ! AVG a publié sur son
site les procédures de réparation pour les utilisateurs
d’AVG 7.5 et pour ceux
d’AVG 8 qui possèdent encore leur CD d’installation. Pour ceux qui ne l’ont plus, AVG fournit, depuis le 12 novembre, des outils de correction clé en main (un pour
AVG 7.5, l’autre
pour AVG 8), soit quatre jours après l’incident.Un manque de réactivité du siège d’AVG, basée en République tchèque, pays qui n’était pas concerné par le couac. Du côté d’AVG France, on fait profil bas et on espère conserver la confiance des utilisateurs en assurant un support
maximal pendant cette période de crise. ‘ De plus, les procédures de mises à jour vont être renforcées, en augmentant le nombre de configurations pour les tests de signatures ‘, relaie le président de
Square. Des tests plus approfondis sur les systèmes non anglophones auraient peut-être permis d’éviter cette erreur de DLL.
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