Dans le domaine des télécommunications, l’année 2000 a été sans conteste celle de l’ouverture de la boucle locale. Deux dossiers majeurs ont en effet trouvé leur aboutissement : le dégroupage et la boucle locale radio. Depuis 1998 – date d’ouverture du marché des télécoms -, les concurrents de France Télécom ont déployé, dans les quartiers d’affaires des grandes agglomérations françaises, des boucles locales en fibre optique leur permettant de connecter les grandes entreprises. Mais l’accès direct au marché résidentiel et à celui des TPE leur était impossible, puisqu’il leur aurait fallu déployer un réseau filaire identique à celui de France Télécom. Une démarche qui aurait nécessité des années et des investissements hors du commun. D’où l’idée de donner aux concurrents les moyens de contourner le monopole de France Télécom sur la boucle locale. Et cela de deux façons.Tout d’abord, en ” dégroupant ” le réseau téléphonique de l’opérateur historique. C’est-à-dire en dissociant la ligne téléphonique et l’abonnement. Un processus d’autant plus nécessaire que France Télécom a commencé à déployer de l’ADSL dans son réseau, technologie qui délivre de l’internet à haut débit sur ligne téléphonique. Le dégroupage permettra aux opérateurs et aux fournisseurs d’accès internet (FAI) de proposer leurs propres services sur les lignes de France Télécom. Le dégroupage – non prévu par la loi – a trouvé en 2000 un dénouement inattendu. Après de nombreuses péripéties, le gouvernement a lâché France Télécom, amendant le code des postes et télécommunications.
La prime aux nouveaux entrants
Les premiers tests ont démarré en septembre. Mais les opérateurs reprochent à France Télécom de traîner les pieds. Après la parution de l’offre de référence de France Télécom en fin novembre, le gouvernement l’a sommé de réviser ses tarifs, jugés trop chers. Gageons que le feuilleton n’est pas fini.L’autre dossier phare, la boucle locale radio, a trouvé sa conclusion cet été. L’ART a octroyé des licences nationales et régionales en privilégiant de nouveaux entrants. Tous les ténors (Cegetel, Siris, 9 Telecom, etc. ) se sont vus écartés du podium. Au niveau national, les gagnants s’appellent Firtsmark et Fortel. Dans les régions, la prime est allée, entre autres, à Broadnet, Landtel et BLR Services. Cette technologie hertzienne permettra, début 2001, de délivrer de la téléphonie, de l’internet à haut débit, de la voix sur IP, ou encore des VPN IP indépendamment du réseau filaire de France Télécom. Ces opérateurs pourront aussi revendre, dans certains cas, de l’accès local aux autres opérateurs. Tele2 entend bien se servir de ce moyen pour combler le fameux ” dernier kilomètre “.
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