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Lancement des boîtiers photo Alpha A6600 et A6100 : Sony croit encore à l’APS-C !

En lançant deux boîtiers – les Alpha A6600 et A6100 – et deux nouvelles optiques au format APS-C, Sony prouve que la marque n’a pas lâché sa stratégie de maintenir deux standards sur sa monture E.

L’APS-C n’est pas mort chez Sony ! C’est le message de la quadruple annonce du jour de l’électronicien japonais : deux boîtiers et deux optiques. Une manière de dire que si la monture plein format a mobilisé l’essentiel des ingénieurs ces dernières années, les utilisateurs de la première heure – vous vous rappelez des NEX ? – peuvent continuer de faire évoluer leur parc matériel. Point de philanthropie cependant, si Sony remet un coup de développement sur l’APS-C, c’est que ça marche : « En 2018, 86% des boîtiers vendus en Europe sont Micro 4/3 et APS-C. Et ils représentent 64% de la valeur. Et en dépit d’un volume de lancement plus faible dans ce segment, Sony est le numéro 1 en Europe grâce à l’A6000 », se félicite Pierrick Masson, responsable des hybrides chez Sony Europe.

Adrian BRANCO / 01net.com

Alors pour contenter ce marché, Sony qui avait jusqu’ici beaucoup investi dans les Alpha A7 a mis les bouchées doubles et lance deux boîtiers : tout en haut de la gamme, l’A6600. Et (presque) tout en bas, l’A6100.

A6600 : le haut de gamme

Adrian BRANCO / 01net.com

Nouveau vaisseau amiral de la gamme APS-C, l’Alpha A6600 est une amélioration de l’A6500. De son aïeul, il récupère sa force majeure : un capteur stabilisé, un équipement absent de tous les autres A6xxx lancés (A6000, A6300, A6400), nouvel A6100 inclus. S’il ressemble à son prédécesseur, l’A6600 est cependant une évolution importante : « Si cela ne saute pas aux yeux en regardant les boîtiers ou à la simple lecture de la fiche technique, il y a pas moins de 40 améliorations par rapport à l’A6500 ! », s’enthousiasme Pierrick Masson.

Sony n’a en effet pas réinventé la roue : sur le papier il s’agit d’un hybride APS-C conçu autour d’un capteur stabilisé de 24 Mpix. Comme l’A6500… mais en mieux.   

A6600 : un changement de batterie salvateur

A.B. / 01net.com

Sous le capot en effet, beaucoup de choses changent. Le premier élément qui marque est la batterie. Adieu la traditionnelle batterie FW50 que l’on retrouve d’habitude sur la gamme (et dans d’autres boîtiers comme les RX10, etc.) et bonjour la batterie Z. Introduite avec l’Alpha A9 et utilisée dans les autres boîtiers plein format de 3e (A7 Mark III, A7R Mark III) et de 4e génération (A7R Mark IV), la batterie Z permet à l’A6600 de profiter d’une endurance largement améliorée par rapport à l’A6500. Quand ce dernier plafonnait à 350 clichés, l’A6600 clame une endurance de 810 déclenchements selon la norme CIPA. En clair : avec cette nouvelle batterie un peu plus encombrante (et à peine plus lourde) ainsi qu’une électronique améliorée, l’A6600 efface d’un seul coup l’une des faiblesses majeures de son aïeul.

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Un changement de batterie qui résout aussi par ricochet l’une des faiblesses de l’A6500 : la prise en main. La batterie étant logée dans le grip, cela force Sony – qui chérit la miniaturisation, parfois à outrance – à lui donner un peu plus de volume, ce qui améliore significativement l’équilibre du boîtier, notamment avec les optiques un peu lourdes. Notez au passage que l’appareil profite de la conception renforcée de l’A6500 avec de nombreux joints d’étanchéité et un cage en alliage de magnésium. Seuls bémols mécaniques et ergonomiques : Sony est resté bloqué sur une prise Micro USB (sérieusement ?), la carte mémoire est toujours logée dans la trappe à batterie (encore !) et il n’y a bien sûr qu’un seul emplacement pour carte SD. Il reste encore un peu de marge de progression !

A6600 : capteur connu, électronique améliorée

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Côté capteur, on a toujours droit à un capteur de 24 Mpix et la plage ISO est quasi similaire (on passe de 51.200 à 102.400 ISO en haut du tableau). Point de « stacked CMOS sensor », ce fameux capteur empilé ultra rapide. Mais Sony revendique cependant une évolution positive de la qualité d’image en Jpeg avec un nouveau moteur de rendu qui serait plus à l’aise dans la reproduction des tons chairs notamment. Il faudra donc comparer le rendu en mode portrait face à l’A6500 pour vérifier les dires de Sony.

Du côté de la rafale, rien ne change en apparence… et pourtant tout a changé. Si on n’a pas droit au capteur empilé ultra rapide, on a quand même toujours droit à une rafale maximale à 11 i/s et 425 collimateurs AF, comme sur l’A6500. Mais le moteur derrière n’a rien à voir : la rafale maximale s’entend désormais en autofocus continu, que ce soit en Real Time Tracking (pour les sujets en mouvement comme les voitures, les vélos), le Real Time Eye AF (pour les modèles humains) et même dans le mode Real Time Eye AF pour animaux. Un suivi ultrarapide et ultraprécis rendu possible par la puissance du processeur Bionz X hérité du puissant Alpha A9. Mais Sony ne s’est pas contenté d’intégrer sa technologie de manière brute : dans l’A6600 (comme dans l’A6100 décrit plus bas), la détection et le suivi de l’œil sont actives par défaut dès lors que l’on presse le déclencheur à mi-course. Et ce, que ce soit en mode photo ou en mode vidéo. Parfois, le succès d’une technologie tient autant de ses performances intrinsèques que de la qualité de son intégration.

A6600 : les faiblesses vidéo corrigées

Si les A6300/A6400/A6500 sont très performants dans le domaine de la captation vidéo pure, l’A6600 corrige nombre des limites que ces boîtiers ont rencontrées. Ainsi, on retrouve (enfin !) une sortie casque pour contrôler le volume lors de l’enregistrement. Mieux, Sony fait voler en éclat la limite de temps d’enregistrement de 29 minutes et 59 secondes pour passer en illimité – enfin, tant qu’il y a de l’espace sur la carte mémoire et de la batterie. Côté fonctionnalités vidéo avancées, les amateurs de post-traitement se réjouiront de la présence des HLG, S-LOG ½ et autre S-Gamut. Et toujours une captation plein capteur, un suréchantillonnage 6K pour enregistrer des vidéos 4K riches en détails.

Mais la fonction « qui tue » est à chercher du côté de l’autofocus. Sony a en effet décliné son suivi des sujets et des yeux (Eye AF) dans son mode vidéo. De quoi faire saliver les vidéastes mais aussi les Youtubers qui tiennent l’appareil à bout de bras et qui pourront être (théoriquement) sûrs d’apparaitre toujours net et ce, sans l’aide d’un second opérateur.

A6100 : petit frère mais gros volumes

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Nous l’avons dit plus haut, l’Alpha A6000 lancé en 2014 – qui reste au catalogue ! – est l’hybride le plus vendu en Europe. Un appareil familial ultra volumique qu’il fallait bien remplacer (enfin, déplacer vers le bas dans la gamme) après cinq années de services. C’est chose faite avec l’A6100 qui, en dépit de sa fiche technique plus faible que celle de l’A6600, est tout aussi stratégique en raison des volumes de ventes qu’il pourrait représenter si le succès est au rendez-vous.

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La définition d’image est conservée – toujours 24 Mpix – mais l’électronique est entièrement changée, notamment le processeur issu de l’Alpha A9. Le capteur dérive de celui de l’Alpha A6400 et intègre plus de collimateurs (425 de phase et 425 de contraste contre 179/25 pour l’A6000) et pousse désormais la sensibilité à 51.200 ISO (contre 25.600 pour l’A6000). La vidéo 4K fait son apparition de même que les fonctions de tracking en temps réel, que cela soit celui de l’œil des humains ou même celui des animaux. Bienvenue aussi à la prise jack pour brancher un microphone – coucou les Youtubers – et l’arrivée d’un écran tactile.

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Seul vrai regret à notre sens pour un boîtier familial qui semble promis à une longue durée de vie : l’absence de stabilisation du capteur. Le grand public se fiche effectivement des S-LOG et autres zébras, mais pouvoir être assuré de faire des images nettes en basses lumières à faible vitesse est un bénéfice appréciable. Une impasse qui a été faite « pour des raisons de coût » nous ont expliqué les ingénieurs.

Optiques : équivalent 24-70 mm et super téléobjectif

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Deux nouvelles optiques APS-C sont annoncées en même temps que ces deux boîtiers, dont une fondamentale : un 16-55 mm f/2.8 dont la plage focale est équivalente à un 24-70 mm des boîtiers à capteur plein format.

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Un zoom dit « roi » ou « à tout faire » dont la réalisation semble impeccable : pesant moins de 500 grammes, cette optique « a bénéficié de nombreuses technologies jusqu’ici réservées aux optiques G Master », explique Mr Yosuke Aoki, responsable marketing monde de la division imagerie numérique de Sony. En premier lieu le moteur linéaire (XD Linear Motor) qui déplace la lentille de mise au point magnétiquement et plus grâce à un moteur mécanique comme dans les optiques classiques.

S’ajoute à cela la conception tous temps, le traitement de surface des lentilles (Nano AR Coating), etc. Selon Sony, la qualité d’image serait « digne des G Master », la question étant de savoir pourquoi elle n’en reçoit pas le sceau… Mais ne boudons pas notre plaisir, selon notre première prise en main, ce 16-55 mm serait bien le zoom pro compact et lumineux que la monture attendait.

L’autre optique annoncée s’appuie sur la même promesse – des éléments de technologie de G Master dans une optique « G » – mais sur une focale plus exotique et des ouvertures moins ambitieuses : il s’agit du 70-350 mm f/4.5-6.3 OSS.

Un zoom téléobjectif qui équivaut à un 105-525 mm (équivalent 24×36 mm), plutôt taillé pour les photos nature et sport en plein jour à cause de son ouverture modeste (f/6.3) en bout de zoom. Si Sony a dû faire des concessions sur les ouvertures pour contenir poids et prix, la marque semble avoir soigné la qualité d’image et la compacité. Avec seulement 625g sur la balance pour à peine 14 cm replié, ce zoom a un vrai potentiel de compagnon de sac à dos puisqu’il offre une super puissance de grandissement (525 mm ce n’est pas rien) dans un format léger.

Des prix moins extravagants que le plein format

L’intérêt pour Sony d’avoir une gamme APS-C c’est aussi de pouvoir faire des volumes : alors que le prix des boîtiers A7x et des optiques G Master explosent, la gamme APS-C permet à Sony de continuer à proposer des appareils à optiques interchangeables plus accessibles.

  • L’Alpha A6600 sera ainsi lancé à 1600 euros en boîtier nu et à 2000 euros avec le très bon 18-135 mm.
  • L’Alpha A6100 sera proposé à 900 euros boîtier nu, 1000 euros avec l’horrible 16-50 mm et à 1250 euros avec cette même optique et le peu fameux 55-210 mm (oui, les optiques de base de Sony sont médiocres).
  • Le Sony E 16-55 mm f/2.8 G sera lancé à 1300 euros
  • Le Sony E 70-350 mm f/4.5-6.3 G OSS sera lancé à 900 euros

Toutes les références devraient arriver dans les magasins dans le courant du mois d’octobre 2019.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Sony n’avait pas encore communiqué de plan de commercialisation de l’Alpha A6600 en kit avec le nouveau 16-55 mm f/2.8 G.

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