Centrée sur ses impératifs de production, l’entreprise n’a pas toujours le recul ni le temps nécessaires pour apporter une réponse à un problème. Le recours à un conseil extérieur devient alors impératif.
Quand on s’interroge sur les raisons qui ont fait échouer un projet informatique, on évoque souvent les défauts de conception ou le manque de temps. Or, la principale difficulté dans la conduite d’un projet est de définir des objectifs clairs. Qu’il s’agisse d’une direction générale, d’une direction informatique ou de simples utilisateurs, chacun est amené à donner son opinion.Cependant, l’absence de méthode conduit le plus souvent à consacrer un temps insuffisant à l’expression et à la mise en forme des besoins. De l’avis de tous les spécialistes, une vision claire de l’objectif est la condition première de la réussite d’un projet, quelle qu’en soit la nature. Si l’on en croit une étude du Standish Group, 31 % des projets sont abandonnés en cours de route. Quant aux 69 % restants, leur résultat ne présente pas, au bout du compte, les caractéristiques attendues, même quand ils sont menés à terme dans les délais impartis.Ces chiffres traduisent clairement un net déficit en vision stratégique au niveau des responsables de projet. Cette carence pourrait pourtant être réduite à moindres frais. En effet, l’investissement en temps et en argent consacré à l’étude du problème sera toujours infiniment moindre que celui nécessaire à la réalisation du projet. Dans tous les cas, une bonne étude préalable, suivie de la rédaction d’un cahier des charges, reviendra beaucoup moins cher qu’un projet qui répondrait mal à son objectif. Mais pour cela, il faut s’inscrire dans une démarche méthodologique rigoureuse, avec une longue phase d’étude.
Poser les questions pertinentes
Un état des lieux fidèle et une définition précise des besoins demandent une analyse distanciée. On peut certes la confier à un membre de l’entreprise, mais celui-ci risque de ne pas être aussi clairvoyant qu’un intervenant extérieur. Sa position hiérarchique, notamment, ne lui permettra pas forcément d’avoir les coudées franches pour mener à bien une investigation efficace.Un intervenant extérieur, au contraire, n’a pas d’a priori. Il peut donc poser des questions plus pertinentes, même si celles-ci dérangent, aux différents acteurs impliqués dans le projet. Dégagé de toute implication par rapport à l’existant, il dispose d’une marge de man?”uvre plus large. Comme le déclare Serge Vuillod, consultant indépendant, “il est impossible de soumettre l’expression du besoin à une démarche de qualité “. Il faut retenir, avant toute chose, que l’on a affaire à un système d’information plutôt qu’à un système informatique. En d’autres termes, que le but du projet est de réaliser une fonction, et non de résoudre des problèmes techniques. Le rôle du conseil extérieur est ici déterminant, car, contrairement aux informaticiens internes, il n’a pas pour vocation de se concentrer sur la technique.