Dimanche, 14h22. La Grande Halle de la Villette. Le ” contre-terroriste ” du GIGN s’accroupit à l’angle du mur, sort son fusil à lunette, ajuste sa visée et tire. Un terroriste s’écroule entre deux caisses dans le hangar. ” Très beau headshot de GiGi !, s’exclame le commentateur. Et un frag de plus au compteur de la L-Team. “Casque sur les oreilles, la jeune joueuse reste concentrée sur son écran d’ordinateur et entend à peine les vivats de son fan-club, perdu au milieu des cinq cents personnes venues assister, les yeux rivés sur deux écrans géants, à la finale féminine du jeu Counter-Strike.
1500 gladiateurs et 40 héroïnes
La septième édition de la Lan Arena a commencé vendredi après-midi. Ils sont environ 1500 jeunes gens affairés à installer leur tour, écran, clavier et souris dans la Grande Halle de la Villette. Ils ont une moyenne d’âge qui dépasse à peine les 18 ans, et on peut compter seulement 40 filles sur les 1500 participants. Leur point commun : tous sont des passionnés de jeux vidéo en réseau, et surtout prêts à en découdre sur Quake 3,
Starcraft, Unreal Tournament, Fifa 2002. Ou décidés à se défier par équipes de cinq sur Counter-Strike, un jeu où terroristes et contre-terroristes s’affrontent dans un décor reproduisant une banque ou un terminal d’aéroport.Certains ont fait du chemin pour venir ” fraguer “?” tuer virtuellement, dans le jargon du gamer ?” à La Villette. Pas moins de 32 équipes, parmi les meilleures au monde, ont fait le déplacement depuis la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Etats-Unis, ou encore de Russie.Pour certains, ce sont les sponsors qui ont payé le voyage, car le jeu en réseau possède aussi ses semi-professionnels. Ils ne gagnent pas leur vie avec le jeu, mais touchent une prime s’ils finissent vainqueurs. Les finalistes, toutes compétitions confondues, se sont tout de même partagés 30 000 euros.
L’arène
Côté organisation, il a fallu cinq mois de préparation à la petite équipe de la société LigArena pour tout planifier. Le jour J, elle avait installé 50 serveurs, 1500 prises réseaux, 10 kilomètres de câble et préparé les parties des 12 tournois. Une centaine de bénévoles étaient présents pour veiller à la bonne marche de la manifestation.Ambiance. Après une cinquantaine d’heures de combat, les 10 000 mètres carrés de la Grande Halle ressemble à un véritable champ de bataille où s’empilent pêle-mêle, duvets, oreillers, canettes de sodas et cartons de pizza. Les joueurs disséminés aux quatre coins de la salle échangent leurs impressions, leurs tactiques ou épient les équipes qui composent le dernier carré à la recherche de l’astuce qui fera la différence.Et dimanche soir, lorsque les marathoniens du jeu en réseau repartent, leurs yeux sont fatigués par les pixels. Mais tous sont heureux d’avoir participé à cette communion autour de leur passion.
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