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L’ami de Myamiz est mon ami

Mobilabs se lance dans la création de communautés par cooptation. L’ancienne émanation d’Orange emboîte le pas à l’américain Friends et à ses 1,8 million d’utilisateurs.

La mise en réseau de connaissances serait-elle le nouveau modèle économique made in USA à la mode ? Après
Netfriends et
Friendset (lancé par Ilius, éditeur du site de rencontres Meetic), c’est au tour de Mobilabs d’investir le créneau.La spin off d’Orange, spécialisée dans la mise en relation sur mobiles, lance
Myamiz, un site de communautés, où chaque nouvel arrivant doit se faire recommander par un membre du réseau. Myamiz est à ce jour uniquement disponible sur le web.‘ Nous avions lancé Allofriends en novembre 2000 [service équivalent basé sur la proximité géographique et constitué à 60 % d’inscrits WAP et à 40 % d’inscrits Web, NDLR). Nous nous
sommes aperçus que des utilisateurs formaient des groupes privés. Nous avons donc décidé de créer pour ces communautés un site annexe basé sur le concept d’enrichissement du réseau par connaissance
‘, explique
Vincent Sider, PDG de
Mobilabs. Myamiz était né.Son modèle rappelle celui de l’américain
Friendster. Ce dernier, depuis sa création il y a 6 mois, a réussi a conquérir plus de 1,8 million d’utilisateurs, dont trois amis aux poches bien pleines. En effet, en
septembre dernier, Tim Koogle, le fondateur de Yahoo!, Ram Shriram, membre du directoire de Google, et Peter Thiel, l’ancien PDG de PayPal, ont investi conjointement dans l’aventure 1 million de dollars.

Différents systèmes de paiement sont à l’étude

Le modèle séduit les investisseurs, et Friendster serait déjà en pourparlers avec Sequoia Capital pour une levée de fonds plus importante. Avec l’arrivée des capital-risqueurs, chaque membre du réseau pourrait avoir prochainement à
payer pour présenter une connaissance.Mobilabs a choisi un autre modèle économique pour Myamiz. ‘ Nous devons monétiser le service, mais nous pensons qu’il est difficile de faire payer les gens qui inscrivent leurs amis. Nous avons donc choisi de
faire payer le contact avec toute personne séparée de plus de trois degrés de connaissance
‘, argumente Vincent Sider.Un exemple. Sophie cherche à obtenir un rendez-vous auprès du DRH de Loréal. Elle connaît Pierre, qui a inscrit son collègue Jean. Jean, lui, fait du tennis avec Henri, le mari de Christine. Et Christine travaille au service
communication de Loréal. Pour obtenir le contact de Christine, Sophie devra donc payer une somme dont le montant n’est pour l’instant pas communiqué. Néanmoins, pendant les trois prochains mois, Myamiz sera gratuit, création d’une
‘ masse critique ‘ oblige.D’ici là, Myamiz devrait lancer deux chaînes dédiées aux voyages et au travail. ‘ Quand vous désirez organiser un voyage ou entrer dans une société, la mise en contact est pertinente. Nous développerons des champs
de recherche spécialisés, comme l’échange d’appartements que vous proposez pour les vacances. A vous de définir à quel niveau de connaissance vous désirez le prêter…
‘, détaille Vincent Sider.Certains s’interrogent déjà sur l’utilisation de ces bases de données hautement qualifiées. Vincent Sider assure qu’‘ elles ne seront pas commercialisées ‘. Ces propos ne suffisent pas à
faire taire les doutes, Mobilabs étant adossé à un industriel. Et les industriels ne sont-ils pas toujours plus avides de contacts clients qualifiés ?France Télécom est en effet actionnaire minoritaire de Mobilabs, par l’intermédiaire de son fonds Innovacom. La jeune pousse, d’abord développée au sein de l’incubateur d’Orange, Inventmobile, est passée sous la coupe de l’opérateur
historique depuis le rachat de la totalité du portefeuille d’Inventmobile par Innovacom.Mobilabs espère ainsi bénéficier du réseau d’Innovacom, qui compte près de 80 participations dans son portefeuille. Des contacts qui pourraient faire la différence, au moment où l’on se demande sil y a de la place pour plusieurs
acteurs sur le marché des communautés privées.

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Hélène Puel