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L’Américain CMGI en prise avec l’ancienne économie

Le fonds d’investissement américain CMGI tente de reconquérir la confiance de ses investisseurs en se restructurant.

La chute des valeurs boursières au mois de mars n’en finit plus de faire des vagues. Derniers touchés : les incubateurs. L’Américain CMGI, dont la particularité est d’être à la fois un fonds d’investissement et une société de services internet, restructure ses dix-sept sociétés opérationnelles selon cinq activités : portail et moteurs de recherche, infrastructure, services internet, marketing interactif et e-business. Les trois fonds lancés par la société seront regroupés en un seul. CMGI, qui compte parmi ses actionnaires minoritaires des sociétés comme Compaq, Intel ou Microsoft, tentait de rassurer les investisseurs peu de temps avant l’annonce de ses résultats fiscaux annuels. Objectif : faire remonter le cours de son action, divisé par quatre – de 160 à 40 dollars – entre janvier et août. Pour une société spécialisée dans les échanges d’actions, cette chute constitue un grand handicap. Le discours est donc à la rationalisation : recentrage sur des secteurs de marché bien définis où la société occupe clairement la première place et réduction du nombre de filiales. C’est dans cette logique de concentration que l’hébergeur d’applications CMGIon a avalé Tribal Voice, spécialiste de la messagerie ins-tantanée.
CMGI doit aussi augmenter ses performances financières, ce qui passera par un chiffre d’affaires plus élevé, et surtout par une baisse des dépenses. Le licenciement d’un quart des effectifs de sa filiale Altavista en est la première conséquence. Le pari n’est pas pour autant gagné. Certes, le chiffre d’affaires pour l’année fiscale 2000 est de 898 millions de dollars contre 186,4 millions en 1999. Mais la perte nette a fait, elle aussi, la culbute : 1,36 milliard de dollars contre 423,8 millions il y a un an. Les autres incubateurs n’ont pas davantage le vent en poupe. Le japonais Softbank, partenaire de Vivendi dans @VISO, voit son action fluctuer depuis l’acquisition de la banque Nippon Credit Bank, dont les analystes doutent de la rentabilité. D’autant plus que, pour l’année fiscale 2000, le chiffre d’affaires et les bénéfices annuels de Softbank dégringolent. Quant au français Europ@web, il se refuse à fixer la date de son introduction en Bourse, pourtant prévue initialement en juin.

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Renaud Edouard