Débarqué sur le Vieux Continent il y a à peine trois ans, Carlyle Group, l’un des premiers acteurs du capital-investissement international (avec 14 milliards d’euros, soit 91,8 millions de francs d’actifs gérés), poursuit son tour d’Europe en ouvrant deux bureaux à Madrid et Barcelone. L’Espagne et son capitalisme familial devraient être un terrain favorable à ses activités de LBO (leverage buy out, reprise avec effet de levier). Mais c’est désormais le capital-risque qui a le vent en poupe en Europe. Cette activité, dont l’enveloppe cumulée s’élève à 2 milliards d’euros, se situe déjà en deuxième position dans le périmètre du groupe, après le LBO (7 milliards d’euros).En Europe, le capital-risque de Carlyle est relativement neuf. C’est en avril 2000 qu’a été bouclé le Carlyle Europe Venture Partners, fonds doté de quelque 730 millions d’euros, qui s’ajoute au milliard d’euros de la branche LBO. En France, le fonds s’est fait connaître en prenant une participation dans le capital du Figaro.
Sélection de Jeunes pousses
Jacques Garaïalde, qui dirige le fonds européen, s’intéresse “ aux start-up qui ont une approche innovante dans des domaines aussi variés que les composants et les services télécoms, les logiciels ou les services online. À ce jour, nous avons investi dans 17 jeunes pousses dont, en France, le site de services financiers Bfinance, l’agence de voyage Egencia et Solsoft, un fournisseur de solutions de gestion de règles de sécurité e-business“.Pas de secteur interdit, donc, mais Carlyle préfère les services et les produits tangibles, pour lesquels existe déjà un marché. Côté organisation, l’activité capital-risque affiche aussi sa différence. Si les bureaux locaux ont la préférence du groupe, dans l’activité LBO, le capital-risque reste l’affaire d’une équipe centralisée à Londres. Carlyle préfère compter dans ses rangs des financiers spécialisés et regroupe ses troupes. “Mais, afin de couvrir au mieux l’Europe, nous recrutons des gens de nationalités différentes pour avoir une vision sur tous les pays. Ainsi, un Allemand s’occupe du ” software “, les services en ligne reviennent à un Français“, poursuit Jacques Garaïalde.Carlyle intervient assez tôt, pour des montants oscillant entre 10 et 20 millions d’euros. Il privilégie les premiers et deuxièmes tours, entre 5 et 10 millions d’euros. À une exception près : les télécoms, qui peuvent bénéficier d’une levée de 50 à 100 millions d’euros, la branche de capital-risque s’associant alors avec le fonds LBO Europe, Carlyle Europe Partners. Mise en place il y a un peu plus d’un an, l’activité de capital-risque de Carlyle s’intensifiera donc dans les prochains mois, dans les domaines favoris du groupe. D’autant que seuls 20 % des 730 millions deuros du fonds ont été dépensés à ce jour.
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