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L’ambiance de travail passe au second plan

Seuls 11 % des informaticiens démissionnent pour moins de stress. Malgré les 35 heures, la qualité de vie reste un argument secondaire.

Seule une minorité d’informaticiens considère la qualité de vie comme une priorité. Mais c’est souvent parce que ce sont des passionnés. Le salaire, la carrière et la technologie sont donc les piliers de leur épanouissement dans le travail. Pourtant, en prenant confiance en eux, ils reviennent peu à peu à des priorités personnelles.Pour les informaticiens, l’intérêt du projet, le contenu technique et la proximité géographique de la mission garantissent la qualité du quotidien. Le staff doit donc se focaliser sur l’individu afin de l’aider à s’épanouir complètement dans son travail. Pour Samy Karsenty, PDG de NSK Technologies, c’est un principe clé : “La complexité des missions est attentivement dosée au niveau de l’ingénieur pour qu’il acquière confiance et confirmation de ses compétences, ou légèrement surdimensionnée afin qu’il progresse.”L’ambiance de travail, quant à elle, fidélise les informaticiens plutôt qu’elle les attire. Fêtes, voyages à l’étranger ou accès à des activités culturelles et sportives ont donc leur importance.Pourtant, les conditions légales du travail reposent sur une convention collective minimaliste. Les ingénieurs commerciaux le déplorent d’ailleurs deux fois plus que l’ensemble des sondés (31 %, contre 17 % en moyenne). De même, le passage aux 35 heures reste polémique : “J’ai quitté Sopra notamment à cause des conditions déplorables dans lesquelles se sont mises en place les 35 heures : une consultation organisée à la va-vite pour court-circuiter les syndicats et l’hypocrisie qui a présidé à leur application “, déclare un chef de projet. Une catégorie qui est normalement peu sensible au poids des conditions de travail (aucun chef de projet ne le place parmi ses priorités).

Des provinciaux déçus de leurs conditions de travail

es déplacements à l’étranger intéressent plutôt les moins de 25 ans (21 % y pensent, contre 8 % tous âges confondus). Par contre, l’âge (de manière croissante jusqu’à 45 ans) et les diplômes supérieurs favorisent l’argument de la qualité de vie : la hiérarchie peut devenir trop pesante, et des préoccupations familiales peuvent aussi voir le jour. Le mythique ” retour au vert ” concerne aussi plus directement ces ingénieurs : 83 % de ceux qui évoquent un départ en province ont entre 25 et 44 ans, et 60 % ont un niveau bac + 4 ou 5. Mais il ne faut pas rêver : c’est en province que l’on se plaint le plus des conditions de travail (15 %, contre 11 % en moyenne nationale).Plus généralement, il semble que la confiance en soi et la mise en place de projets personnels soient décisives. L’éducation d’un enfant, le sport ou les voyages peuvent alors justifier une négociation avec l’employeur : congés sans solde, horaires aménagés, télétravail, etc. Les informaticiens ont donc la chance de travailler dans un secteur dynamique, qui souvent les passionne. La pénurie leur permet aussi de gérer leur évolution sans grande prise de risque. Pour ceux qui ont d’autres priorités, la porte reste donc ouverte. D’autant plus que beaucoup de recruteurs pensent que la satisfaction et le bien-être de l’employé contribuent largement à son efficacité.

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Georges Favraud