A l’annonce du lancement d’une alliance regroupant les activités mobiles de quatre opérateurs historiques – Orange, T-Mobile, Telefonica et TIM – la circonspection était de mise. D’aucuns se demandaient
quels étaient ses buts et ambitions exacts, outre la volonté de contrecarrer Vodafone.Après une conférence de presse en grande pompe, aujourd’hui à Londres, le monde des télécoms n’est guère avancé. Le nom de l’alliance, Freemove, est le seul fait tangible à se mettre sous la dent.Freemove ne sera pas une filiale commune aux quatre fondateurs, mais plutôt une sorte de référent commun. Et, pour l’heure, le consommateur européen aura bien du mal à savoir les avantages que cette marque commune recèlera. Les
quatre patrons des opérateurs, réunis autour de la même table, se sont bien gardés de dévoiler quoi que ce soit de concret. ‘ Nous ferons des annonces bientôt ‘, s’est contenté de lâcher
René Obermann, CEO de T-Mobile.Ainsi, il n’y a eu aucune annonce fracassante sur les prix des appels sur un mobile lorsque le client se déplace dans un des pays européens couverts par ces opérateurs (ils revendiquent 170 millions de clients dans
21 pays d’Europe et 230 à l’échelle mondiale), ce que l’on appelle l’itinérance ou encore roaming.Les alliés promettent simplement pour l’instant ‘ un seul tarif par zone ‘ pour les appels téléphoniques, sans plus de précision. Quel tarif ? Et quelle zone ? Idem pour une connexion en
GPRS ou encore un accès à la messagerie d’entreprise Blackberry.Freemove se veut juste pour le moment une promesse de tarifs ‘ simples et transparents ‘. Une chose est sûre : de nombreux clients attendent une telle chose avec impatience. Le
roaming est complexe (division en zones multiples) et onéreux (de 1 euro la minute en général, dans le meilleur des cas, et jusqu’à 5 euros parfois).
Des économies grâce aux achats groupés
Au-delà du roaming, Freemove devrait, à l’avenir, permettre le remplacement à l’étranger de la carte SIM ou du terminal, mais à des conditions et des prix inconnus. Les quatre opérateurs évoquent aussi
l’accès à des services mobiles locaux dans la langue de l’utilisateur.Ils annoncent également vouloir coopérer pour de nouveaux services vidéo et l’itinérance des futurs réseaux UMTS. Un volet pour les entreprises existe également, mais qui sonne plutôt creux pour le moment, à l’image de ce
‘ point de contact unique ‘ à l’étranger.Freemove, comme il a été dit lors de cette conférence, ‘ signifie business ‘. Et, en effet, cette alliance, pour l’instant, comporte surtout des ambitions industrielles et commerciales pour ses
fondateurs. Ils n’ont pas caché qu’ils allaient économiser jusqu’à 10 % sur l’achat groupé de quelque 6 millions de terminaux.Des accords spéciaux ont été signés avec deux constructeurs, qui permettront aux opérateurs de lancer en avant-première les téléphones Hera et Ulysse, de Siemens, et les modèles c380, c650 et Skye, de Motorola. Certains modèles
devraient même être des exclusivités.Les membres de Freemove entendent bien également s’associer pour l’acquisition de terminaux 3G ou de cartes GPRS/3G pour PC portables. Les opérateurs décideront ensemble de certaines spécifications techniques ou de design
des terminaux. A l’avenir, les achats groupés devraient atteindre 25 % des terminaux commandés au total par ces quatre opérateurs.D’un point de vue croissance du trafic, les objectifs sont eux, pour le coup, très clairs. Dans les trois années à venir, les membres de Freemove espèrent bien que le trafic voix en itinérance croîtra de 10 % par an, et que
le trafic GPRS doublera annuellement. ‘ Nous voulons éviter que le client éteigne son téléphone quand il se déplace à l’étranger ‘, a souligné sans ambages René Obermann, de T-Mobile. Le
futur slogan de Freemove ?
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