‘ Nous avons appris la création d’une agence pour l’innovation industrielle par le discours du Président Chirac devant les forces vives le 4 janvier ‘, reconnaît-on au
cabinet de François d’Aubert, le ministre de la Recherche. Même son de cloche chez le ministre de l’Industrie, Patrick Devedjian, ou à l’Anvar, l’Agence nationale pour l’innovation.Une situation qui laisse songeur quant à la préparation de ce projet gouvernemental, qui souhaite inciter les entreprises à investir dans l’innovation en bénéficiant d’avances remboursables. Au total, selon les dires
présidentiels, ce programme devrait bénéficier, d’ici à 2007, d’une enveloppe d’au moins 2 milliards d’euros tirés des privatisations à venir.
Scepticisme
Le calendrier, le périmètre et les conditions boursières dans lesquelles ces privatisations pourraient intervenir n’étant toujours pas connus, on peut s’interroger sur les chances qu’ont ces fonds de voir le jour.
D’autant plus que ce projet cogne d’ores et déjà avec l’Agence nationale de la recherche, fondée le 1er janvier dernier et qui se trouve dotée d’un budget de 350 millions d’euros.L’annonce du Président français émane d’un rapport que lui a remis le patron de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, dans les premières heures du mois de janvier. Et dans lequel l’industriel appelle de ses v?”ux
‘ un partenariat entre entreprises privées et puissance publique, qui s’engagerait à financer la moitié du montant de la dépense de R&D sous forme de subventions et d’avances
remboursables ‘.
Renouer avec les grands programmes des années 70
Les principaux secteurs concernés ? La voiture propre, la pile à combustible ou les réseaux à très haut débit sécurisés. En clair, il s’agit de renouer avec les programmes volontaristes des années 70, qui ont permis
l’éclosion de fers de lance technologiques comme Airbus ou Ariane. Reste à savoir si l’économie de la connaissance version XXle siècle et la tutelle vigilante de Bruxelles ?” toujours prompte à dénoncer
des subventions étatiques cachées ?” ne rendent pas ce schéma de pensée quelque peu obsolète.Alors que le vrai problème réside davantage dans la consolidation et le renforcement d’acteurs économiques innovants de petite taille que dans l’arrosage financier de mastodontes industriels déjà très bien implantés.
Tandis que la désaffection croissante des étudiants pour les cursus scientifiques pose crûment la question de l’avenir de la recherche française.Jamais en reste, le gouvernement, par la voix de Jean-Pierre Raffarin, a donc annoncé, lundi 10 janvier, que le projet de loi et d’orientation et de programmation pour la recherche, qui sera déposé en mars, comportera un
plan pour donner aux jeunes chercheurs ‘ de la lisibilité sur leur avenir ‘.Soit un texte qui devrait être voté avant l’été pour renforcer l’attrait des études scientifiques. Sans que nos éminences soient à ce jour très disertes quant aux moyens mis en ?”uvre pour y parvenir.Quasiment absentes des discours politiques depuis l’éclatement de la bulle internet, les technologies semblent, aujourd’hui, revenir sur le devant de la scène. Espérons qu’il ne s’agit pas à nouveau
d’un effet de mode sans lendemain. Car, cette fois-ci, le danger économique ?” tel le risque continu de délocalisations ?” n’a rien de virtuel.
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