Le responsable des noms de domaine français a-t-il ouvert une nouvelle usine à gaz ? Le 19 novembre dernier le conseil d’administration de l’Afnic a décidé de remettre à une
date indéterminée l’ouverture de cette extension phare du nommage francophone aux particuliers. Alors que le principe de cette libéralisation avait été adopté en novembre 2003.Les raisons de ce report ? D’une part, le flou juridique persistant qui entoure aujourd’hui l’attribution et la gestion de ces noms de domaine sur le territoire national. D’autre part, la difficulté persistante d’assurer une
identification fiable des personnes physiques détentrices d’un nom de domaines en .fr.Sur le premier point, le 9 juillet dernier, le Parlement votait une loi relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle. Or, l’article 24 de ce texte indique que le ministre chargé des
communications électroniques assure la désignation, après consultation publique, des organismes chargés de la gestion de l’adressage en .fr. Aujourd’hui, l’Afnic gère le .fr et le .re (Ile de la Réunion), tandis qu’un autre prestataire gère les .mq
(Martinique), .gp (Guadeloupe) et .gf (Guyane française).Cependant six mois après le vote du texte par les députés, les décrets d’application qui aurait permis de clarifier le rôle futur de chacun ne sont toujours pas tombés. ‘ Nous avons besoin de nous stabiliser. Une
position officielle aiderait beaucoup sur ce dossier, déclare-t-on à l’Afnic. Notre nouvelle mission pourrait prendre la forme d’une délégation de service public, mais rien n’est fixé à ce jour. ‘
L’identité des internautes sujette à caution
Deuxième point d’interrogation majeur : le risque de
cybersquatting, souvent inhérent à la libéralisation d’une extension de nom de domaine. Dans le cas de l’ouverture du .fr aux particuliers, la question de l’identification du
détenteur effectif reste entière. ‘ Nous réfléchissons à plusieurs solutions, explique Marine Chantreau de l’Afnic. Notamment à une prise en charge de cette identification par les prestataires qui
revendent les noms de domaines aux particuliers. Une autre voie consisterait à demander au client final, de fournir une attestation de son identité à l’Afnic. ‘En attendant, au lieu d’acquérir en direct un espace en .fr qui porte leur nom, les particuliers en sont réduits à utiliser des demi-solutions. Par exemple, celles proposées par certains hébergeurs Internet, comme Lycos. L’astuce
consiste pour le particulier à signer une délégation à Lycos d’acquérir l’adresse Internet de ses rêves en son nom. A l’Afnic, on met en garde contre ces pratiques, qui mettent le .fr d’un client à la merci de son hébergeur.‘ Il y a aujourd’hui deux types d’internautes, constate Nicolas Lhuillery, responsable des produits d’hébergement chez Lycos, ceux qui viennent chez nous et ceux qui préfèrent attendre une
future ouverture du nom de domaine en .fr aux personnes physiques ‘.Si l’on s’en tient à la règle du ‘ premier arrivé, premier servi ‘, qui connaît toujours un certain succès sur le Web, cette deuxième catégorie dinternautes pourrait bien attendre très
longtemps.
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