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L’ADSL pour tous : il faudra encore attendre

L’ADSL reste la propriété de France Télécom. L’opérateur va cependant présenter au Conseil de la concurrence des propositions pour que ses concurrents puissent en vendre eux-mêmes.

Actuellement, quand un fournisseur d’accès à Internet (FAI) commercialise l’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), il ne fournit guère que l’accès au Web, France Télécom conservant la propriété de la partie finale du réseau téléphonique (celle qui relie l’abonné) et des équipements propres à l’ADSL. D’où une diffusion encore très modeste de cette technologie. Le manque de maîtrise de la tarification, les faibles marges, une qualité de service actuellement inégale, n’incitent pas les FAI à encourager sa promotion.A l’image de Free. Après un essai infructueux, ce prestataire d’accès affirme attendre les propositions de France Télécom pour reprendre la commercialisation. Quant à LibertySurf, en offrant l’ADSL aux mille premiers souscripteurs, il réalise plus un test qu’une offre promotionnelle. De fait, disposant de son propre opérateur téléphonique après l’acquisition d’AXS, LibertySurf se donne au moins jusqu’à la rentrée pour fournir sa propre solution.

Le transfert ne devrait pas être effectif avant de longs mois

Du côté d’ISDNet ?” société qui fournit des prestations ADSL à des FAI comme Mageos ?”, Patrice Giami, son directeur général en charge du développement, juge qu’il faudra six à neuf mois ?” en étant optimiste ?” pour pouvoir proposer de l’ADSL sans France Télécom. “Equiper tous les commutateurs d’abonnés représente un investissement assez lourd, d’autant que France Télécom doit agréer notre matériel”, ajoute-t-il. Pour Christophe Randy, chef de produit chez World Online,“il ne faut pas s’attendre à des changements rapides à court terme”.
Son de cloche à peu près similaire du côté de l’opérateur historique: lundi 17 avril, France Télécom ne fera que déposer un dossier auprès du Conseil de la concurrence. Le transfert, contraint et forcé, ne devrait ainsi pas être effectif avant de longs mois.Toutefois, dès les premiers opérateurs prêts, une guerre commerciale devrait s’engager, autant sur la qualité que sur les tarifs. Chez ISDNet, on escompte une diminution des prix de 30 à 40%. Une condition minimum pour espérer développer cette technologie en France. Il faut dire qu’aujourd’hui ses tarifs cantonnent son usage aux utilisateurs acharnés d’Internet: PC avec carte Ethernet, 770 francs de frais d’installation, plus 300 francs par mois (dont la location du modem spécifique). La facture devrait être encore lourde pendant de longs mois.

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Ludovic Nachury