Le constat n’est pas nouveau. En matière d’ADSL, l’Hexagone connaît
une vraie cassure entre les zones
dégroupées urbaines ?” où les opérateurs alternatifs proposent des offres riches (très haut-débit, télévision sur ADSL, etc.) à des prix attractifs ?” et les
autres, non dégroupées car moins densément peuplées.Dans ces dernières, Wanadoo est en situation quasi monopolistique avec l’ADSL ‘ Débit Max ‘
(jusqu’à 8 Mbit/s).
Seul Cegetel le concurrence, mais il facture ses clients dix euros de plus que dans les zones dégroupées. Certains opérateurs, comme Tele2, ont tout simplement
choisi de ne plus y commercialiser aucune offre ADSL, soulignant qu’il est impossible d’y gagner de l’argent.Mais la situation va peut-être évoluer dans le bon sens. Le ministre délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, après un avis favorable de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART),
vient d’avaliser une baisse des tarifs ADSL de France Télécom à destination des opérateurs concurrents, dans les zones non dégroupées*. A titre d’exemple, une ligne Débit Max sera désormais facturée 17 euros aux FAI au lieu de 23 sur un
répartiteur d’abonnés de moins de 20 000 lignes.
Free réagit immédiatement
Le ministère de l’Industrie ‘ souhaite que ces évolutions tarifaires sur le marché de gros se traduisent rapidement par un regain de concurrence et des baisses des tarifs de détail correspondants pour les
consommateurs des zones peu denses ‘. En clair, que les FAI ne se limitent plus à du 512 kbit/s ou du 1 Mbit/s en zones non dégroupées, voire que certains y reviennent. Du côté de l’ART, on pense que
‘ certains fournisseurs d’accès à Internet seront en mesure de proposer sur le marché de détail en zone peu dense des offres à 2 Mbit/s ou de type Débit Max à des tarifs inférieurs ou comparables à ceux du groupe France
Télécom ‘.Les pouvoirs publics auront été vite entendus. Fidèle à ses habitudes, Free, qui attendait cette décision, a dégainé le premier. A peine le communiqué du ministère publié, le FAI a annoncé qu’il proposera désormais le débit maximal en
zone non dégroupée (soit jusqu’à 8 Mbit/s IP, ou 10 Mbit/s ATM) au prix de 29,99 euros par mois.A condition de disposer d’une Freebox et d’une ligne éligible, il sera alors possible de surfer au-delà des 2 Mbit/s proposés jusque-là hors dégroupage ?” dès ce mois-ci. ‘ Les décisions qui
viennent d’être prises sont bonnes, explique Mickael Boukobza, directeur général de Free. Il faut que cela reste ainsi et que l’équilibre avec les prix du dégroupage soit préservé. ‘
Les FAI font leurs calculs
Du côté de Tele2 France, on s’affiche moins enthousiaste. Olivier Anstett, directeur marketing, apprécie la baisse des coûts et la juge logique, car ‘ il n’y avait pas de raison pour France Télécom de faire payer
plus cher un débit de 2 Mbit/s que du 512 kbit/s, car les coûts sont les mêmes ‘. Mais pas question pour autant pour l’opérateur de revenir dans les zones non dégroupées. Car un autre coût de France Télécom n’a pas
baissé : celui de la collecte de trafic (l’achat de bande passante par les FAI). Selon Tele2, il reste très élevé, surtout pour le très haut-débit. ‘ On reviendra un jour dans les zones non dégroupées, mais les baisses
annoncées ne permettent pas, selon nous, d’avoir des prix identiques entre les zones dégroupées et les autres. ‘D’autres FAI se réjouissent, mais sans détailler les répercussions envisagées. ‘ On pense que cette baisse est une très bonne chose. Mais il est encore trop tôt pour nous prononcer. Nous faisons nos
calculs ‘, précise Martial Delpuech, directeur des relations publiques de Tiscali. Pour sa part, AOL étudie ‘ les possibilités pour en faire bénéficier nos abonnés. Une de ces possibilités pourrait être
une augmentation des débits ‘. Chez Club-Internet, même son de cloche : ‘ Nous allons répercuter la baisse, mais pas tout de suite ‘. Hormis Free, il faudra donc encore
attendre avant de connaître l’impact réel de ces nouveaux tarifs de gros.* France Télécom devrait faire évoluer de nouveau ses tarifs de gros ADSL non-dégroupés le 1er juillet prochain.
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