Une révolution est en marche dans les services achats des sociétés françaises. Tant dans leur organisation que dans leurs relations interprofessionnelles, le web est en passe de modifier profondément leur manière de travailler, aussi bien en interne qu’avec leurs fournisseurs. Deux chiffres en témoignent. Le premier évalue à 65 % le nombre d’entreprises qui recourent déjà ?” ou ont prévu de le faire ?” aux technologies internet dans la gestion de leurs achats.Selon Ipsos, qui a aussi réalisé cette mesure pour France Télécom et le magazine Décision Achats, 64 % d’entre elles auraient déjà pratiqué l’appel d’offres en ligne. C’est surtout la rapidité avec laquelle l’intranet de gestion interne et l’extranet d’échanges au sein de la branche d’activité réorganisent la direction des achats qui est nouvelle. L’intranet est appelé à devenir l’outil unique de l’entreprise pour la prise et le suivi dématérialisé des commandes, ainsi que pour l’évaluation de ses fournisseurs. C’est-à-dire l’automatisation des achats. L’extranet sert à échanger des informations et des conseils avec le milieu professionnel. Dépassant ces fonctions, les responsables des achats interrogés cherchent aussi à mesurer leur efficacité : 31 % profiteraient déjà d’internet pour mettre en place des indicateurs de gain de temps, et 28 % pour calculer leur retour sur investissement.
Les biens finals chouchous sur le web
L’impact de cette mutation ne s’est pas fait attendre. Et c’est le second chiffre important de l’étude : 41 % des entreprises qui acquièrent des biens sur internet recourent à de nouveaux partenaires. Dans le détail, 44 % pour les achats de consommables, contre 28 % pour les autres biens. Pour Marc Sahraoui, coordinateur de l’Observatoire du commerce et des échanges électroniques de l’association Edifrance, c’est clair : “Les acheteurs en ligne marquent ainsi leur volonté ?” car ils en ont la possibilité ?” de mettre en concurrence un plus grand nombre de prestataires.” Et, par là, d’augmenter la pression concurrentielle qui pèse sur leurs fournisseurs habituels ?” notamment chez ceux qui vendent les consommables ou les ressources les plus banalisées. C’est pourquoi, dans le détail, ce sont surtout les achats de biens finals qui se pratiquent le plus sur internet. “On observe aussi que les petites entreprises sont plus enclines que les grandes à utiliser le web pour accroître leur portefeuille de prestataires. Elles obéissent davantage à la logique d’essai-erreur que leurs grandes s?”urs, pour lesquelles la modification des procédures d’acquisition est plus lourde “, précise Marc Sahraoui. Déjà, pour certaines sociétés pionnières, l’achat en ligne n’est plus expérimental. En effet, parmi elles, trois sur dix ont réalisé au cours du trimestre plus de 25 % de la totalité de leurs achats sur internet.
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