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L’accès internet via le réseau électrique reste au stade expérimental en France

Si l’Allemagne lance des services d’accès internet via le réseau électrique, en France, EDF procède à des essais, mais ne peut pas sortir de son métier de base.

L’ADSL doit son succès à l’utilisation de câblages existants pour fournir un accès internet à haut débit. Or, outre les lignes téléphoniques, d’autres, déjà en place, permettent de transporter des données : celles de l’alimentation électrique. Techniquement, les PLC (Power Line Communications) ou CPL (courants porteurs en ligne) partent du même principe que l’ADSL : les données transitent sur des fréquences plus hautes que celles de la voix sur les lignes téléphoniques ou du courant domestique sur les lignes électriques. Cette technique s’applique aussi bien en extérieur – pour l’accès à internet – qu’à l’intérieur – pour créer un petit réseau local. Elle atteint un débit de 1 à 2 Mbit/s dans la boucle locale et de 10 Mbit/s environ dans un bâtiment. La bande passante étant partagée, le débit disponible pour chaque utilisateur décroît donc au fur et à mesure que le nombre de postes connectés simultanément augmente.Depuis 1998, EDF travaille sur les courants porteurs en ligne à haut débit, “prolongements d’une technologie connue depuis longtemps pour les bas débits – dans la transmission de signaux tarifaires, par exemple“, précise-t-on dans l’entreprise. Après les recherches en laboratoire, EDF est passé aux expérimentations grandeur nature. D’abord dans le réseau local, pour partager une connexion internet, notamment dans des collèges de la Manche – débit de 350 Kbit/s -, puis pour l’accès internet via le réseau de distribution électrique basse tension à Strasbourg – débit de 1 à 2 Mbit/s. “Ce sont simplement des études que nous nous devons de mener en tant que spécialiste de l’électricité. Il n’existe pas de plan de commercialisation pour des raisons stratégiques et réglementaires “, souligne EDF. En effet, même si le président du PLC Forum, fondé en fin mars 2000, est un ingénieur d’EDF, la société n’a pas le droit de sortir de son métier de base de producteur et distributeur d’électricité.Si l’accès internet sur courant porteur est susceptible de révolutionner le marché des télécoms, reste à considérer sa viabilité financière pour le fournisseur d’accès. En 1997, Norweb, coentreprise entre Nortel et United Utilities, avait tenté sa chance en Grande-Bretagne, puis abandonné pour des raisons économiques. C’est aujourd’hui en Allemagne que les services d’accès internet via le réseau électrique voient le jour (voir encadré). Du côté des applications de réseau local – les seules envisageables dans l’Hexagone au niveau commercial -, les produits ne sont pas encore disponibles. La plupart des constructeurs se focalisent pour le moment sur le marché allemand. Et Leacom, société française, prévoit la disponibilité de son boîtier Active Homewire – passerelle reliant un accès internet ADSL à toute prise électrique – pour le troisième trimestre 2001.

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Annabelle Bouard