Les opérateurs traditionnels européens bataillent pour reprendre le contrôle des accès Internet. C’est ce qui ressort d’une étude du cabinet britannique Analysys, menée dans treize pays d’Europe de l’Ouest. S’agissant des connexions Internet traditionnelles qui utilisent le ré- seau RTC, les opérateurs traditionnels font en sorte d’orienter le trafic le plus tôt possible vers leurs réseaux à base de paquets – en installant, par exemple, des banques de modems dans leurs centraux de raccordement.
Résultat, tout en réduisant leurs coûts, ils coupent l’herbe sous le pied des fournisseurs d’accès Internet (ISP) et des opérateurs alternatifs. Les premiers génèrent en effet des revenus non négligeables grâce à l’accès, une partie du prix payé par l’internaute pour la communication téléphonique leur revenant. Et, d’après Analysys, la part de l’accès dans le chiffre d’affaires des ISP devrait tomber de 40 % cette année à moins de 20 % dans les trois à quatre ans à venir. D’un autre côté, les frais d’interconnexion avec les opérateurs pour ces accès constituent aussi l’un des principaux coûts pour les ISP. Et cela n’est pas susceptible de changer dans un futur proche. Les ISP, dont la plupart proposent désormais des offres sans abonnement, doivent donc se tourner vers d’autres modèles économiques et augmenter la part des autres types de revenus.
Affrontement sur le terrain du large bande
Autres victimes de cette démarche de la part des opérateurs traditionnels : leurs homologues alternatifs. Car les ISP se tournent souvent vers eux pour bénéficier d’un point d’accès (POP) virtuel pour des- servir des zones où le nombre d’abonnés ne justifie pas la mise en place d’un point d’accès physique, avec ses coûts d’installation et de maintenance. “Certains opérateurs alternatifs pourraient se retirer de la cha”ne de fourniture des accès Internet, puisque leur rôle d’intermédiaire est supprimé lorsque les opérateurs traditionnels offrent directement des services aux ISP”, note Philip Lakelin, l’un des auteurs de l’étude d’Analysys.
Cependant, même si la compétition s’intensifie dans l’accès en bande étroite, le marché de l’accès large bande (au-delà de 56 Kbit/s) constituera le principal terrain d’affrontement ces prochaines années. Et il peut assurer le salut des fournisseurs d’accès. “D’où la nécessité, pour les ISP, de devenir plus agressifs dans leur approche de ce marché, de revoir leurs partenariats avec les opérateurs de réseaux, et de développer des offres avec du contenu ou d’autres formes de valeur ajoutée”, souligne Philip Lakelin. Analysys estime en effet que, dans les dix prochaines années, les technologies d’accès large bande telles que le xDSL et le modem-câble vont largement prendre le dessus. Si, cette année, le large bande constitue toujours moins du tiers de l’accès en Europe (en termes de chiffre d’affaires), il devrait en représenter la moitié vers 2005, et les deux tiers en 2010
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