Microsoft contre Sony contre Nintendo. L’affiche était belle à l’Electronic Entertainment Expo (E3) de Los Angeles, marquée du 16 au 18 mai par la lutte que ces trois géants vont se livrer sur le marché des consoles de jeux vidéo.Sony a tiré le premier avec la sortie de sa Playstation 2 (PS2), dès octobre 2000. Et Nintendo, qui présentait sa Game Cube, s’est fait rafler la vedette par la Xbox de Microsoft, qui sera commercialisée à partir du 8 novembre aux États-Unis. La firme de Bill Gates joue gros en investissant pour la première fois massivement dans le hardware ?” la machine elle-même ?” qui va porter sa marque. Sans parler d’une colossale campagne de marketing pour laquelle rien ne sera trop beau : certains analystes l’évaluent à 500 millions de dollars (571,2 millions d’euros), davantage que ce que Microsoft avait dépensé pour le lancement de Windows 95. À Los Angeles, le ” Chief Xbox Officer “, Robert Bach, n’a donc ménagé ni les efforts ni les superlatifs pour vanter sa machine, dotée d’une puce de 733 MHz (contre seulement 300 pour la Playstation 2, 200 pour la Game Cube) et d’une carte intégrée de connexion internet à haut débit. Des partenariats prestigieux ont été noués pour assurer le succès des premiers jeux ?” Microsoft en promet une douzaine au minimum dès le lancement. L’un sera basé sur le film d’animation ” Shrek “, qui vient de sortir aux États-Unis, un autre sur A.I., le prochain long métrage de Steven Spielberg.Il n’empêche, la même question brûlait beaucoup de lèvres parmi les participants de l’E3 : pourquoi Microsoft se lance-t-il dans cette galère ? Car, la seule certitude, c’est que plus Microsoft vendra de consoles, plus le groupe de Redmond accumulera… de pertes. Selon les estimations de Merrill Lynch, la fabrication d’une Xbox coûte environ 375 dollars, sa commercialisation 50 dollars. Le manque à gagner par machine par rapport au prix de vente sera de près de 125 dollars.L’équation de base ?” marges négatives sur les consoles, positives et substantielles sur les jeux ?” est la même pour Sony et Nintendo, mais dans de moindres proportions. Surtout, les deux Japonais, qui campent déjà sur de solides positions, n’ont pas l’intention den rester là. Le 5 novembre (soit trois jours avant la Xbox), Nintendo lancera sa Game Cube aux États-Unis, une console technologiquement moins performante que les deux autres (pas de disque dur ni de lecteur de DVD) mais une nouvelle fois soutenue par une vaste gamme de jeux qui assure sa domination auprès des joueurs les plus jeunes.
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