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La vraie-fausse facture de 11 milliards de Microsoft aux entreprises

Après avoir tenté de facturer des licences supplémentaires aux entreprises utilisant des masters, l’éditeur a finalement décidé de faire marche arrière.

Votre entreprise souhaite renouveler son parc de 500 PC ? Elle utilise un master pour déployer rapidement Windows ? En modifiant sa façon d’appliquer ses contrats de licence, Microsoft peut vous réclamer une somme supplémentaire pouvant osciller entre 400 000 et 600 000 francs. Mise en ?”uvre depuis deux mois, cette nouvelle politique aurait pu coûter 11 milliards aux entreprises clientes de l’éditeur, selon le cabinet Gartner Group, si la pression des utilisateurs n’avait pas poussé la compagnie à reculer.A la base de ce conflit entre Microsoft et ses clients : les masters. Longtemps, Microsoft a toléré cette pratique standard. Et délivrait des informations contradictoires aux entreprises, ne leur faisant pas clairement comprendre si cette pratique était en conformité avec leurs licences. Puis, subitement, il y a trois mois, l’éditeur a décidé de sonner la charge, expliquant que les masters constituent une violation de leur contrat.

Acheter un PC avec sa licence Windows, tout effacer et réinstaller une version préparamétrée de Windows implique dorénavant de payer une deuxième licence du système d’exploitation. Mais tous les clients de Microsoft ne sont pas logés à la même enseigne. Face à la pression des grands comptes, Microsoft a d’abord autorisé officiellement les entreprises détentrices des contrats Select ou Entreprise à ne pas payer ce surcoût. Restent les très répandus contrats Open.” Normalement, les contrats Open sont plutôt destinés aux PME, mais, en Europe, nombre de grandes entreprises ne sont passées ni à Select ni à Entreprise, juge Alexa Bona, analyste au Gartner Group. Nous recommandons d’abord aux entreprises de faire pression sur Microsoft, de ne pas céder. Mais ce sera beaucoup plus difficile pour les PME que pour les grands groupes qui ont vite obtenu gain de cause. “Du côté de Microsoft, le message semble être passé. ” Même si les contrats OEM n’autorisaient pas le client à utiliser un master, Microsoft avait toujours toléré cette pratique, jugée normale, explique Guillaume Tostain, responsable marketing licences chez Microsoft France. Demander de payer des licences supplémentaires était une maladresse, aucun client en France n’a payé ce surcoût. Les entreprises sous contrat Select ou Entreprise sont désormais protégées. Quant aux petites entreprises, sous contrat Open, nous leur demandons de s’assurer d’avoir une licence par poste. Nous n’allons pas les poursuivre pour des histoires de master.”Les grands comptes exonérés officiellement, les PME dispensées officieusement, l’histoire restera avant tout comme une monumentale bévue des hautes sphères du marketing de Microsoft. Mais aussi comme un avertissement. Régulièrement, l’éditeur procède à de subtiles modifications de sa politique dapplication des licences qui peuvent se révéler extrêmement coûteuses pour les entreprises. Il va falloir surveiller de très près les petits alinéas.

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Ludovic Nachury