‘ La panne de la Toussaint ‘ de France Télécom ne sera pas demeurée un mystère bien longtemps. L’enquête interne, demandée par le PDG, Thierry Breton, a permis d’identifier rapidement la cause des
dysfonctionnements.Les problèmes sont survenus le samedi 30 octobre en fin de journée, vers 18 heures, et se sont poursuivis le dimanche jusque 21 h 30 environ, heure du retour à la normale.Pendant toute cette durée, les appels passés vers des téléphones fixes de la région parisienne, de l’ouest parisien, et vers certaines autres secteurs géographiques plus isolés (dans l’Est et dans le Sud), ont été très perturbés. Les
difficultés ont touché ‘ quelques milliers de clients ‘
selon France Télécom, sur un total de 62 millions d’appels écoulés durant le week-end. Selon l’opérateur, les personnes devaient recomposer
plusieurs fois le numéro de leurs correspondants pour arriver à les joindre. Ces derniers ne recevaient pas les appels, mais pouvaient, par contre, en passer.De l’aveu même de l’opérateur, certains numéros d’urgence, comme le 15, le 18 et le 112, ont été perturbés. Aucun drame n’est à déplorer, mais l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France n’a pas hésité à qualifier la
panne d’‘ intolérable ‘.France Télécom fait cependant amende honorable. Dans un communiqué, il a annoncé son intention de ne pas facturer à ses clients les communications nationales locales et longue distance passées sur son réseau fixe entre samedi
30 octobre à 16 heures et dimanche 31 octobre à 21 heures.
Pas d’attaque virale jusqu’ici
France Télécom a, en cette fin de journée de mardi 2 novembre, mis le doigt sur l’origine de ses soucis. ‘ La cause du ralentissement de l’écoulement du trafic est désormais clairement identifiée. Elle
réside dans une anomalie logicielle localisée dans un équipement de traitement de la voix sur IP situé à Reims. Cette anomalie logicielle a provoqué une anormalité dans le formatage de la numérotation de certains appels. Cette anormalité a déclenché
les protections de sécurité de 26 commutateurs (sur un total de plus de 600) pour éviter une panne du réseau. Le déclenchement de ces protections a eu pour effet de ralentir momentanément l’écoulement du trafic de ces commutateurs
réduisant de moins de 1 % l’efficacité des appels émis. ‘Cet incident est le premier accroc du genre entre la voix sur protocole IP et le réseau téléphonique classique. Les opérateurs alternatifs comme Free, Tiscali ou neuf telecom (et bientôt Club Internet) ont lancé leurs offres ces
derniers mois, grâce à leurs modems dits ‘ triple play ‘ (accès Internet, téléphonie, vidéo). France Télécom
s’y est lui-même converti récemment. Les suites de cette panne de la Toussaint seront donc étudiées avec intérêt, puisque la voix sur IP devrait voir son poids grandir à l’avenir
(communications gratuites entre abonnés, etc).L’origine des dysfonctionnements ne correspond à aucune des hypothèses émises au départ par l’ex-opérateur national. L’erreur humaine d’abord s’avérait peu probable. ‘ Nous avons très peu d’interventions sur les
machines, et il n’y a pas eu de mise à jour récente ‘, nous expliquait ce mardi matin une porte-parole. Une attaque virale n’était pas exclue, mais peu plausible également. ‘ Notre système est
propriétaire. Nous n’avons jamais eu d’attaque virale jusqu’ici. ‘Une dernière voie avait la préférence de France Télécom : un signal en provenance d’un autre opérateur, probablement étranger, reçu dans un mauvais format, ce qui aurait alors destabilisé ses machines.La dernière grande panne qu’a connue l’opérateur national sur son réseau ?” un des plus modernes au monde ?” remonte à mai 2000. A l’époque, certains matériels de son réseau de signalisation du trafic (réseau
Sémaphore) s’étaient affolés suite à des coupures sur le réseau. Les explications de France Télécom sur cet incident
avaient été amphigouriques. Deux millions de clients de la région parisienne avaient été touchés.
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