Après des débuts difficiles sur le réseau téléphonique commuté, la visioconférence conna”t, depuis, son heure de gloire sur RNIS. Les professionnels du secteur lui promettaient pourtant une évolution rapide vers les réseaux IP, prédiction qui tarde à se réaliser… Bien que la quasi-totalité des logiciels du marché gèrent aujourd’hui la norme H. 323 (qui permet la transmission de visioconférence sur IP), peu d’entreprises ont sauté le pas : utilisée sur le réseau interne de l’entreprise, la visioconférence risque de le saturer, tandis que, sur Internet, la qualité de transmission ne peut être garantie.Il faut donc lui allouer un réseau intersite ou avoir recours à un réseau privé virtuel. Pourtant, l’agence de publicité Devarrieuxvillaret a choisi son système de visioconférence (matériel et logiciel), notamment pour sa compatibilité IP : “Le passage sur IP n’est pas encore à l’ordre du jour. Nous ne savons pas comment nous le concrétiserons mais, à l’heure du tout-IP, il était impensable d’investir dans un tel système sans prévoir son évolutivité. D’autant que nous sommes un peu limités sur Numéris”, confie Christian Desgranges, son responsable informatique adjoint.
Des systèmes faciles à utiliser
“Notre équipement est compatible H. 323, et alors ?, demande Lionel Trucchi, directeur informatique du groupe ECS. Il fonctionne parfaitement sur Numéris, à 384 kbit/s.” Son système de visioconférence point à point, tout-en-un, est connecté à trois lignes Numéris (soit six canaux à 64 kbit/s chacun) dédiées. Chez Devarrieuxvillaret, où le système est utilisé sur quatre lignes RNIS, Christian Desgranges estime pour sa part que, en dessous de 512 kbit/s, le flux vidéo est légèrement saccadé. C’est pourtant le débit maximal qu’il peut atteindre en connexion point à point : pour une utilisation multisite, la bande passante est divisée par le nombre de sites connectés. L’équi-pement de Devarrieuxvillaret a en tout cas séduit ses utilisateurs : “C’est la Rolls de la visioconférence, plaisante Christian Desgranges. Il se présente sous la forme d’un très beau meuble laqué noir, avec deux écrans. On peut y brancher une caméra directionnelle pour filmer les intervenants, une autre braquée sur un tableau et une caméra document, surmontée d’une plaque en verre pour filmer des documents papier.” Des entrées vidéo ou informatiques permettent d’y connecter un magnétoscope ou un ordinateur. En utilisation multisite, l’appareil compose successivement les numéros d’appel des autres systèmes (qui ne sont d’ailleurs pas obligatoirement de la même marque, il suffit qu’ils soient compatibles avec la norme RNIS H. 320).Le système appelant devient la machine ” ma”tre ” de la visioconférence. Lui seul peut couper la communication ou masquer certaines images aux autres sites. ECS, qui utilise un système compact point à point, bénéficie globalement des mêmes fonctions : incrustation d’ima-ges pour que l’intervenant puisse se voir à l’écran tout en visualisant l’autre site, ou encore connexion à un PC pour montrer des présentations numériques. “Malheureusement, la définition n’est vraiment pas bonne. Il faut zoomer à fond pour bien voir une présentation PowerPoint ! Nous avons donc vite abandonné, signale Lionel Trucchi. Mais les avantages du système sont tels que nous nous en passons très bien.”Les systèmes, surtout s’ils sont multipoints, nécessitent des logiciels d’administration, aujourd’hui couramment intégrés dans des offres globales. Les plus récents sont même administrables par le web.
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