Pour faire face à l’accroissement des volumes de données à sauvegarder, certaines grandes entreprises adoptent la virtualisation de bandes de stockage, appelée aussi technologie de bandes virtuelles. “Le principe consiste à s’affranchir des supports physiques, en définissant un espace tampon de stockage qui permet de disposer des données en direct “, explique Didier Bertinet, responsable de la production des services du Crédit Agricole Indo-Suez. Pour ce faire, un serveur de virtualisation intercepte les données à sauvegarder et les stocke sur son espace disque dans une mémoire tampon, qu’il décharge ensuite dans des cartouches rangées en bandothèques. Il pilote aussi le montage des bandes sur des dérouleurs, de sorte que le serveur principal puisse, comme les applications, relire les données stockées sur les bandes émulées. “En 1998, notre système de virtualisation de stockage ne gérait que 400 montages par jour. À présent, trois serveurs prennent en charge 1 800 des 4 000 montages quotidiens “, indique Éric Larcade, responsable du stockage sur supports magnétiques chez Altaïr. Alors qu’un robot classique monte une cartouche en une à trois minutes, un système de virtualisation opère en une seconde.Pour l’utilisateur, l’ensemble s’effectue en toute transparence. Mais, lorsque les données ont migré sur un support physique, la performance du système de stockage virtuel se rapproche de celle d’un robot. Le serveur de virtualisation vise aussi à optimiser la répartition des données sur les bandes virtuelles – en réduisant l’espace inutilisé – jusqu’au moment où il les transfère sur des cartouches d’une capacité nominale de 20 Go. “Avec un taux de compression de quatre, ce taux variant selon les fichiers, on stocke jusqu’à 80 Go sur une seule cartouche “, souligne Éric Larcade. La capacité décuplée des bandes, conjuguée à leur virtualisation, a pour principal résultat de libérer de l’espace sur les disques et donc dans les locaux. “En trois ans, l’économie se monte à 24 000 cartouches, soit quatre bibliothèques “, évalue Éric Larcade.
Le stockage virtuel à partir de 1 To ou de 1 000 bandes
Certes, une bande magnétique peut accueillir des centaines de bandes virtuelles, mais Didier Bertinet relève pour sa part que “pour des raisons de performance, les applications du Crédit Agricole Indo-Suez ne travaillent pas sur des bandes physiques mais sur des disques permanents “. Le Virtual Tape Server d’IBM s’accompagne d’un outil HSM (Hierarchical Storage Management). Ce logiciel de hiérarchisation de fichiers gère trois niveaux de classe : le disque permanent, le disque magnétique et la bande magnétique. Le VTS accélère les cycles de déchargement des disques permanents et gère les bandes magnétiques, tandis que le HSM assure le rapatriement des données depuis les bandes magnétiques vers ces disques et gère les images MVS (Multiple Virtual Storage, antérieur à l’OS/390). “Dans notre environnement, le VTS ne révolutionne pas le remplissage de bandes, mais il émule un grand nombre de lecteurs virtuels. Ce qui permet de paralléliser les traitements de migration, de sauvegarde et de vidage mémoire, effectués par le HSM et de gagner énormément de temps “, remarque Didier Bertinet.On estime que l’investissement dans un serveur de stockage virtuel se justifie pour des entreprises devant faire migrer des volumes de données d’au moins 1 To sur plusieurs images MVS, ou encore pour de gros utilisateurs de bandes magnétiques. Ticket d’entrée ? 1 million de francs ht (0,15 million d’euros).
Quatre solutions de stockage virtuel | ||
Solution/Fournisseur | Pour en savoir plus | |
Virtual Tape Server d’IBM | ftp://ftp.software.ibm.com/software/mktsupport/techdocs/logicalpaths.pdf | |
Virtual Storage Manager de Storagetek | http://www.storagetek.com/products/virtual/vsm | |
Virtual Library Manager de Neartech | http://www.neartek.com/VF/pdf/ficheVLM.pdf | |
San Symphony de Datacore | http://www.datacore.com/products.shtml | |
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