Les systèmes de virtualisation de bandes s’adressent d’abord aux possesseurs de mainframes. Leur rôle principal est d’optimiser le remplissage des cartouches physiques. Pour ce faire, ils présentent aux serveurs des lecteurs virtuels, écrivent sur disques les données à sauvegarder et les envoient sur les bandes physiques. Mais ce procédé de sauvegarde existe aussi pour les environnements ouverts. Les bénéfices recherchés y sont toutefois différents. Il s’agit surtout d’éviter les baisses de performances dues aux pannes de lecteurs et de se rendre indépendant du format de bande utilisé. Deux acteurs ?” Neartek et Storagetek ?” proposent sur le marché des systèmes de virtualisation de bandes ciblant les mondes ouverts. Chacun avec des méthodes différentes.Positionné dans l’infogérance, Communication & Systèmes gère des environnements hétérogènes : des mainframes IBM et Bull, des VAX, des AS/400 et des serveurs NT et Unix. Avant d’opter pour la solution de Neartek, la société de services utilisait un système de sauvegarde dédié à chacun de ses serveurs.
Éviter les complications lors du changement des lecteurs
“Nos processus de sauvegarde n’étaient pas industrialisés. Nous maniions une dizaine de types de supports magnétiques différents, dont certains exigeaient une intervention manuelle comme les lecteurs Jazz. Il y avait presque autant de bandothèques que de serveurs, soit une soixantaine “, se rappelle Jacky Bourgin, responsable des sites de production de Communication & Systèmes.La société a alors recherché un système capable de mutualiser sur un même robot, et avec des médias identiques, la sauvegarde de tous ses serveurs. VS Engine, le système de virtualisation de Neartek offre ces caractéristiques : il récupère sur son cache les données que lui envoient les serveurs, à qui il présente des lecteurs virtuels (correspondant pour la plupart à ceux qui étaient en présence avant le déploiement). Dans un second temps, il envoie les données vers une bandothèque Storagetek équipée de sept dérouleurs LTO. Quatre sont alloués aux mainframes, trois aux environnements ouverts. “Cette virtualisation nous a évité des complications dues aux changements de lecteurs, puisque certains des serveurs croient encore écrire dans leur ancien format. C’est notamment le cas avec du DAT sous Windows, ou du 3490 pour les mainframes “, explique Jacky Bourgin. Elle facilite par ailleurs, le partage dynamique des dérouleurs entre les divers logiciels de sauvegarde : ceux de HP, de Computer Associates ou de Legato. Enfin, utiliser un seul format pour sauvegarder les deux mondes simplifie la gestion du cycle de vie des cartouches. Elle s’avère plus économique aussi. Car les médias de sauvegarde pour mainframe, d’origine Storagetek ou IBM, sont beaucoup plus chers que le LTO.“Nous souhaitions également que ce système repose sur les standards du marché “, précise encore le responsable. Ce qui est le cas du logiciel de Neartek, qui tourne sur un serveur Netfinity, d’IBM, et s’appuie sur une baie de disques Clariion, d’EMC. “A terme nous pourrions imaginer utiliser les disques du cache pour le stockage des serveurs. Le système de virtualisation prendrait alors des allures de SAN “, projette Jacky Bourgin. Pour l’heure, la plate-forme de virtualisation peut être assimilée à un système de sauvegarde sur disque. Elle permet déjà de réduire de 30 % les fenêtres de sauvegarde.La problématique d’un grand groupe industriel français ?” qui souhaite rester anonyme ?” était tout autre. En 1995, l’entreprise avait entamé une phase de migration de SAP/R2 sur mainframe vers SAP/R3 sur système Unix. Pressé par la volumétrie grandissante des données à sauvegarder ?” déjà 3 Teraoctets à l’époque ?”, elle décidait, en 1998, de déployer un “SAN bande”?” c’est-à-dire dédié à la sauvegarde ?” dans une architecture FC-AL (Fibre Channel Arbitred Loop). Sur la boucle étaient connectés une quinzaine de serveurs Unix et huit lecteurs Timberline et Redwood (tous deux d’origine Storagetek). “Mais il s’est vite avéré que la solution n’était pas viable, se rappelle l’ingénieur d’exploitation responsable du projet. Car, lorsqu’un serveur redémarrait ou qu’un lecteur tombait en panne, la boucle se rompait. Et même si elle se reformait quelques instants plus tard, le trafic était perdu.”
Une interface entre serveurs et bandothèque
Pour pallier ce problème, le groupe aurait pu déployer une architecture “switchée”, reposant sur un commutateur Fibre Channel. Mais il a finalement arrêté son choix sur le système de virtualisation de Storagetek, le SN6000. Déployé en six mois, celui-ci fait l’interface entre les serveurs et la bandothèque Storagetek placée sur un site distant.Six fibres ont été déployées entre le SN6000 et dix-huit nouveaux lecteurs (des 9840 directement connectables en Fibre Channel), constitués en six petites boucles FC-AL. “Le système présente aux serveurs des lecteurs virtuels et se charge de répartir l’activité d’écriture, indique l’ingénieur. Si un dérouleur tombe en panne, il bascule automatiquement vers un autre, sans que l’activité soit affectée. Sauf si la sauvegarde n’est effectuée que sur une seule boucle “.Cette configuration, dans laquelle les écritures ne transitent pas par un disque, garantit néanmoins de meilleurs performances que l’ancien SAN. Ici, en effet, chaque fibre offre un débit de 100 Mo/s, qui était auparavant partagé par l’ensemble de la boucle FC-AL.
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