Pour l’heure, le multimédia sur téléphobe mobile tient plus de la fiction que de la réalité, tout du moins en Europe, comme l’explique un exposant : ” les démonstrations faites à Cannes sont soit enregistrées, soit développées pour des réseaux CDMA et non pas GSM “.
Précurseurs en la matière, les japonais se verront proposer, dès l’été 2001, par l’opérateur NTT DoCoMo, un téléphone mobile vidéo W-CDMA. Fabriqué par Toshiba, celui-ci devrait être capable de recevoir des programmes audiovisuels et d’envoyer sons et images à l’aide de la caméra et du haut-parleur intégrés dans le combiné.GPRS : recherche terminaux désespérémentEn Europe, les téléphones GPRS, adaptés au multimédia, font leur apparition au compte-gouttes. Alcatel, avec le One Touch 502 disponible au mois de mai, présentait son premier mobile adapté à cette évolution du standard GSM.
Motorola devrait commercialiser à partir de l’été 2001 quatre nouveaux terminaux GPRS : un téléphone assistant numérique, l’Accompli 008, ainsi que trois téléphones cellulaires (V.series 66, 120 et Talkabout 192). A la même date, Siemens et Panasonic devraient proposer leurs premiers mobiles GPRS, suivis par Philips à l’automne, avec deux modèles (Xenium 9660 et Fisio 610).Et, les pour les adeptes impatients des nouveautés technologiques, l’assistant numérique GPRS Mondo de Trium (Mitsubishi Electric) est annoncé pour le mois de mars. Son prix devrait avoisiner les 700 euros. Interrogé sur les prévisions de vente, un dirigeant de l’entreprise espère dans un premier temps en écouler ” entre 5 000 et 10 000 unités par mois en Europe. “Cannes fut aussi l’occasion pour la société suédoise Echoo Industries de présenter son ordinateur de poche Netboard. L’approche est originale, mais à risque : le terminal est dépourvu de programmes. Accessibles via Internet, les services sont hébergés dans des serveurs Echoo dédiés. Le coût du terminal est de 39 euros, auxquels il faut ajouter 9,95 euros d’abonnement mensuel.SMS et GSM n’ont pas dit leur dernier motFaute de réseaux ou de terminaux adaptés, les entreprises donnent le change en ajoutant une touche de multimédia aux standards actuels (WAP, GSM ou SMS). Ericsson fit ainsi une démonstration de l’envoi d’un message SMS multimédia, au travers d’une passerelle WAP et d’un réseau GPRS. De même pour Emblaze Systems, start-up israélienne qui permet, après téléchargement d’un lecteur de 65 kilo octets, de lire un message vidéo ou animé envoyé par courrier électronique. Le message contient simplement un lien hypertexte vers le serveur Emblaze, qui diffuse la séquence streamée une fois le lien activé.
Quant à Motorola et Codeonline, ils s’en remettent au bon vieux SMS pour décliner le jeu ” Qui veut gagner des millions ? ” en version téléphonie mobile.Place aux jeuxLe divertissement au sens large (musique, cinéma, jeux) s’est taillé la part du lion des annonces grand public faites à Cannes. On apprit ainsi la naissance du ” Mobile Music Forum “. Ce énième consortium regroupe Digiplug, Mitsubishi Electric Telecom Europe, Oberthur Card Systems et Thomson Multimedia autour d’une cause commune : définir et promouvoir des spécifications pour la sécurisation et le transfert de musique numérisée via des réseaux à haut débit. Le tout garantissant la protection des droits d’auteur et des maisons de disque. L’affaire Napster n’est pas loin, et chacun s’agite pour tenter d’imposer sa solution.
Rayon musique toujours, Siemens dévoila son premier lecteur portable MP3, compatible avec ses téléphones mobiles C35I, M35I et S35I, et ses futurs cellulaires.Le cinéma, dans son temple de Cannes, s’est montré plus discret. UGC et Alcatel (Nextenso) ont toutefois présenté leur projet de cinéma interactif e-CT (Electronic cinema ticketing). Le but est de donner accès, via des réseaux GPRS puis UMTS, à des services de consultation de programmes (bandes-annonces, images, courts-métrages) et d’achat de place en ligne.Mais la véritable vedette du monde de l’ “entertainment ” fut sans conteste le jeu vidéo. Orange France prédit l’ouverture de Fight Arena, premier jeu WAP via GPRS se jouant à plusieurs, pour le mois de juin 2001.Motorola s’est associé à Creature Labs pour développer des jeux pour les réseaux de nouvelle génération (2.5 et 3G). Le même Motorola a conçu avec T-Mobil (Deutsch Telekom) un animal tamagoshi, qu’il est possible de faire vivre au travers d’un téléphone WAP et du réseau GPRS de l’opérateur sans fil allemand. L’engouement pour le jeu n’est pas dénué d’arrière-pensées. Au Japon, la hausse du revenu moyen par abonné (ARPU) de NTT DoCoMo serait imputable à 75% aux jeux en réseau, si l’on en croit l’assertion de Didier Quillot, directeur exécutif d’Orange France.En route vers les services mobiles locauxDans un autre registre, les services ” géo-localisés ” devraient voir le jour sous peu. Nortel Networks s’est associé avec MapInfo pour développer des services pratiques (trafic routier, hébergement, etc.), accessibles depuis tout type de terminal mobile. Orange France devrait pour sa part ouvrir, avant l’été 2001, son service Proximus, élaboré en collaboration avec Hachette, Mappy, Total Elf Fina et Ericcson. Inclus dans le portail Itineris Services, Proximus devrait être à même de proposer aux clients des activités spécifiques en fonction de l’endroit précis où ils se trouvent.Enfin, Webraska et Idylic présentèrent durant le salon un système de guidage par téléphone, associant la technologie de cartographie du premier au portail vocal du second. Si pour l’heure l’utilisateur doit énoncer son point de départ et d’arrivée, la prochaine étape consistera à le localiser directement depuis son mobile, par triangulation.
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