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La vidéo sur Internet arrive!

En attendant l’avènement de l’ADSL et du câble, la diffusion massive de contenus vidéo sur Internet constitue la prochaine étape pour que le Réseau arrive à maturité.

Internet, un média arrivé à maturité ? Oui et non. Certes, le réseau des réseaux couvre la planète entière et permet d’échanger tout type de données, mais les débits insuffisants, qui desservent l’utilisateur final, limitent le déploiement d’applications évoluées et interactives, telles que la vidéo et la télévision. Néanmoins, ce marché émergent présente un potentiel gigantesque. Certains analystes parlent déjà de 4 à 6 milliards d’euros d’ici à trois ans.

Vers un contenu ciblé

Pour l’heure, la diffusion de vidéos est principalement appliquée au marché professionnel. Une maison mère, par exemple, réalise une annonce de première importance et utilise un intranet pour diffuser l’événement en son et en image à destination de ses filiales et/ou de ses partenaires. Le résultat est garanti, mais l’infrastructure à mettre en place reste plutôt lourde pour un usage, somme toute, occasionnel. C’est avec le grand public que la vidéo prendra un véritable essor sur Internet. Le déploiement matériel s’avère beaucoup plus conséquent que précédemment, mais l’usage intensif qui devrait en être fait l’amortira rapidement. Notez qu’il n’est pas ici question de diffuser des flux vidéo en direct mais en différé. Cette façon de procéder tire un meilleur parti de la bande passante et permet aux fournisseurs de vidéos sur Internet (Internet Media Provider) de préparer des contenus ciblés, dans des formats adaptés aux bandes passantes des clients. Il n’existe pas trente-six manières différentes de faire du service à forte valeur ajoutée.

Une licence de diffusion en cours d’élaboration

‘ Les grandes chaînes de télévision telles que TF1, Canal+ ou M6, sont les premières à réclamer de la diffusion de vidéos sur Internet, précise Xavier Bringué, chef de produit technologie Internet chez Microsoft. Mais une demande existe aussi de la part d’entreprises qui n’ont rien à voir avec la télé, mais qui souhaitent offrir un contenu grand public via la vidéo afin de promouvoir leur enseigne ou de présenter leurs produits. ‘ D’ici à ce que les micro-ordinateurs reçoivent, à terme, des messages publicitaires comme à la télé, il n’y a qu’un pas… qui sera certainement franchi bien avant la diffusion des films. En effet, cette dernière s’avère plus délicate, comme l’explique Mathias Hein, directeur marketing international chez InfoLibria : ‘ Le problème de la diffusion de films sur le Net n’est pas technique mais légal. Il faut en effet une licence de diffusion spéciale, respectant le copyright. Or, celle-ci n’existe pas encore en France, mais est en cours d’élaboration. ‘

En attendant les hauts débits

Dans l’attente d’une augmentation des débits des lignes arrivant chez les consommateurs, diverses solutions sont déjà disponibles pour véhiculer de la vidéo sur Internet, principalement dans le cadre d’une retransmission. La plus simple consiste à compresser les fichiers vidéo afin d’en réduire la taille, avant de les envoyer en pièces jointes dans un courrier électronique. Pratique, ce procédé ne peut s’appliquer que sur des fichiers de taille ” raisonnable “. Pour des besoins plus lourds, il est nécessaire de mettre en place des serveurs de cache dédiés à des endroits clés du réseau. La société SighPath, notamment, a conçu une solution de ” réseaux d’extrémités ” intelligente baptisée Soda (Self Organising Distributed Architecture).
Profitant des heures creuses sur Internet, un serveur de diffusion primaire, appelé Studio, envoie des contenus vidéo vers des serveurs secondaires, les Appliance, localisés au plus près des Netspectateurs groupés sur un réseau local. Cisco a absorbé SighPath au début du mois d’avril 2000. Concernant la diffusion de vidéos en direct, le NetCache 4.1 de Network Appliance s’en fait une spécialité. Supportant près de 2 000 flux simultanés, ce serveur est incapable de mémoriser une émission depuis le début. Par conséquent, les Netspectateurs arrivant en cours de transmission ne peuvent pas visualiser l’information dans son ensemble. Le constructeur s’est engagé à y remédier avec ses prochaines générations de NetCache.Assez onéreux (les modèles NetCache et Studio coûtent respectivement 70 000 et 150 000 francs [10 671 et 22 867 euros]), ces équipements s’adressent aux hébergeurs et aux fournisseurs d’accès, mais aussi aux entreprises. Attention, ces prix ne comprennent pas ceux des logiciels de montage et de formatage des flux vidéo. Les opérateurs disposent, officiellement du moins, de backbones amplement dimensionnés pour véhiculer de la vidéo sur Internet. Mais les investissements supplémentaires vont tout de même bon train.‘ Le postulat est clair : la vidéo sur Internet est un enjeu majeur, énonce Guy Link, directeur marketing et communication de KPNQwest. Si le backbone supporte les hauts débits, la clé du succès reste d’amener le contenu à l’utilisateur final. ‘ Pour cela, l’opérateur mise sur l’ADSL et travaille à l’installation de serveurs de diffusion de vidéos dans ses CyberCenter et ses Pop (Point of Présence). Reste que si le câble sature, les flux vidéo peuvent toujours transiter par satellite, comme le propose GlobeCast de France Télécom avec ses différents services MCast. En fait, tout est possible, à condition d’y mettre le prix.

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LS