L’affaire n’est pas nouvelle. Le fantasme qui consiste à délivrer un programme à un spectateur à l’heure de son choix habite tous les acteurs du secteur audiovisuel depuis longtemps. Mais pour le moment, en France, les opérateurs du câble (Noos, par exemple), ou du satellite (Canal Satellite ou TPS) se cantonnent à une offre de service de kiosque, permettant des diffusions en pay-per-view (télévision payante à la séance) à des horaires définis.
Le choix absolu
Avec la VOD (Video On Demand), le spectateur-consommateur visionne quand il le souhaite un programme audiovisuel sur différents types de terminaux (micro-ordinateur, terminaux dédiés). En France, les distributeurs virtuels se multiplient. Certains, à l’instar de NTI, ont privilégié le développement de leur propre plateforme technologique, délaissant la question de la constitution de catalogues. Liberafilms a adopté de son côté une logique double, mariant la création de catalogue et la gestion au développement de plateforme propriétaire de distribution.D’autres, souvent distributeurs de vidéocassettes, et forts d’une clientèle acquise, souhaitent apporter un ” service supplémentaire ” à leurs clients en délivrant directement au domicile de leurs abonnés des films via internet. C’est le cas de Filmbox en France, qui loue la plateforme de distribution de Moviesystem. Après avoir installé un réseau de bornes de location de cassettes vidéo dans la région parisienne, la société a développé un site de réservation et de téléchargement qui sera opérationnel prochainement.Le développement de la vidéo à la demande a pourtant été chaotique. La gestion des droits d’auteurs a forcé bon nombre d’acteurs du secteur à redéfinir les contrats de diffusion de chacun des films, disponibles à la demande. Cofondateur de Liberafilms, Stéphane Dottelonde rappelle qu’il faut parfois trois mois pour obtenir ces droits. D’où la nécessité de définir au préalable les autorisations d’exploitation en ligne pour les nouvelles productions.
Une nouvelle chronologie ?
C’est le sens de la démarche en- treprise depuis deux ans par Moviesystem. À ce jour, la société a obtenu les droits de quelque 700 films, en provenance, pour un certain nombre, des catalogues de Pathé.Plus problématique demeure la gestion de la chronologie des médias. Entre la sortie en salle d’un film et sa diffusion sur les chaînes hertziennes, il faut savoir à quel moment on peut commercialiser l’?”uvre sur le réseau des réseaux ? Au même moment que l’exploitation en vidéo, c’est-à-dire six mois après la sortie en salle ?Maxime Japy essaie d’imposer cette idée aux détenteurs de catalogues, même s’il pense qu’il est indispensable de faire intervenir le législateur. En attendant, le développement croissant d’internautes connectés à haut débit, conjugué aux initiatives des constructeurs de terminaux dédiés à la vidéo à la demande connectables à un téléviseur (Lux Sat, Europe Online, etc.), atteste de la vitalité de ce marché en devenir. Et les perspectives financières semblent aussi alléchantes que celles de la vidéo à son heure.
Omniprésente vidéo
Rappelons, d’ailleurs, que l’exploitation vidéo contribue à hauteur de 40 % des recettes totales d’exploitation d’une ?”uvre cinématographique. Après le DVD (Digital Versatile Disc), qui a contribué à hauteur de 23 % à l’amélioration des ventes de supports vidéo l’année dernière, Frost & Sullivan et les distributeurs de vidéo à la demande gagent que ce nouveau moyen d’accès au film gonflera sensiblement les recettes de l’ensemble de la chaîne de valeur du cinéma. De près de 1,5 milliard de dollars (de 1,6 milliard d’euros) dès 2005, estime le cabinet d’études, de formation et de conseil en marketing.
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