La vidéo à la demande (VOD) n’existe pas. Pour regarder un film quand on veut, il vaut mieux s’adresser à un vidéoclub que d’essayer de le commander sur sa télévision. Le seul service disponible aujourd’hui sur les réseaux satellite ou câble est celui du pay-per-view (payer pour voir), qui permet de choisir dans une vaste grille de programme un film et de le visionner dans la demi-heure.Le choix est généralement limité. Pour que le service du pay-per-view se rapproche de celui de la VOD, les opérateurs câble ont dû attendre la TVI et la modernisation de leur réseau. Les opérateurs américains ont investi 50 milliards de dollars ces 5 dernières années pour mettre leur réseau à niveau.Les nouveaux systèmes permettent au câble numérique de compresser le contenu et d’augmenter le nombre de chaînes, tout en offrant l’infrastructure nécessaire à la vidéo à la demande. Celle-ci permet à l’utilisateur de faire commencer un film ou d’accéder à tout autre contenu lorsqu’il le désire, de l’arrêter et d’en reprendre la lecture quand il le souhaite.Lydia Loizides, analyste à l’institut Jupiter Media Metrix, estime que d’ici la fin de l’année la télévision à la demande aura pénétré 5,5 millions de foyers et que le câblage numérique concernera 15 millions de ménages.
39 millions d’abonnés en 2005
La vidéo à la demande est attendue comme la première étape de la télévision interactive, qui devrait être une source de revenus importante pour les câblo-opérateurs, les studios de cinéma et les sociétés de nouvelles technologies qui fabriquent les équipements permettant d’acheminer le contenu sur les postes télévisés.” La vidéo à la demande sera la prochaine application phare de la télévision interactive “, ont écrit les experts Thomas Blakey et Michael Cristinziano, dans un récent rapport de Gerard Klauer Mattison. Cet institut prévoit que le nombre d’abonnés potentiels atteindra les 39 millions en 2005 aux Etats-Unis, contre un million actuellement.Elle arrivera en deuxième position après le guide des programmes interactifs. Le guide Gemstar-TV propose déjà ce service à 15 millions de foyers nord-américains et vise 20 millions de foyers d’ici à début 2002.Selon ces mêmes experts, les programmes seront protégés contre la copie et dans un premier temps uniquement disponibles en lecture simple. Reste que si la copie numérique semble relativement facile à bloquer, la copie analogique quant à elle restera accessible au premier venu.
Un modèle d’affaires encore hésitant
Problème de taille : les américains, déjà abonnés à plus de 200 chaines, sans compter celles qui dispose de plusieurs canaux, éprouveront-ils le besoin de disposer d’encore plus de programmes.Les principaux câblo-opérateurs ?” Comcast, AOL TW ou Cox ?” pensent que les téléspectateurs en veulent davantage et sont prêts à payer. Reste à définir comment.Le paiement des programmes pourrait prendre plusieurs formes, comme le pay-per-view, qui existe sur la télévision câblée depuis une dizaine d’années sans avoir jamais obtenu le succès escompté, estiment Blakey et Cristinziano.Le service pourrait aussi être accessible sous la forme d’un abonnement mensuel, avec un montant fixe pour accéder au service et un paiement par chaîne supplémentaire.Dans le cas du pay-per-view, ” lorsque le client reçoit la facture et qu’il voit un supplément de 15, 20 ou 25 dollars, cela lui fait un choc , estime Loizides, l’expert de Jupiter. L’abonnement à la vidéo à la carte est différent. (L’abonné) paie pour chaque chaîne supplémentaire, il consomme donc à volonté pour le même prix. “Ainsi la vidéo à la demande s’apparenterait à un service de streaming sur Internet où l’on visionne quand on veut le programme que l’on a choisi. Et l’on peut présager que les forfaits premiums proposeront aux abonnés de ” télécharger ” le film de leur choix sur le disque dur de leur décodeur. Surprenant paradoxe où l’on voit le vieux poste triompher là où lInternet a échoué…
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