Avec ce que nous ont montré les fabricants à l’IFA, nous pouvons vous le dire, la télé 3D sans lunettes n’est pas encore prête. Mais alors, pas du tout ! Toshiba pense peut-être le contraire, mais il est le seul. Pourtant, ceux qui ont assisté à la démo du téléviseur 3D « Glasses free », que la marque compte commercialiser au mois de décembre, ne sont pas ressortis de la salle en poussant des cris enthousiastes. Et nous n’avons pas été convaincus non plus.
Alors, certes ce 55ZL2 est un beau et grand téléviseur LCD de 55 pouces motorisé par le fameux processeur CEVO et ses spécifications font rêver. Notamment sa résolution, qui dépasse les 8 millions de pixels (3 840 x 2 160 pixels). Du 4K. Une résolution indispensable pour offrir de la 3D sans lunettes. Mais à l’usage, l’image 3D qu’il génère ne fait plus rêver du tout. L’effet 3D n’a pas l’impact ni la profondeur de la 3D avec lunettes (pas toujours très convaincante non plus, d’ailleurs). L’image manque de précision, la trame est visible dès qu’on s’approche un peu trop près de l’écran et le relief disparaît dès que l’on bouge un peu trop la tête.
Pourtant le téléviseur utilise un système de tracking facial qui enregistre la position des yeux des spectateurs, leur situation par rapport à l’écran et envoie les données au processeur CEVO qui, ensuite, crée les deux images stéréo et ajuste la profondeur. Le cerveau fait le reste en superposant les deux images et en recréant l’effet 3D. Plusieurs spectateurs peuvent donc profiter en même temps de cet effet, même s’ils ne sont pas dans le même angle de vue. Grâce à cette dalle 4K, le téléviseur en autorise jusqu’à neuf. C’est déjà pas mal. Sauf que sur les démos proposées, le rendu n’était vraiment pas fameux. Et, encore, la séance ne durait que 10 minutes. Est-il réellement possible de tenir tout un film ? A notre avis, non. Car, la fatigue oculaire s’installe assez vite.
Malgré ces retours d’expérience négatifs (Toshiba a dû avoir les oreilles qui sifflent pendant tout l’IFA), le fabricant ne désarme pas et compte bel et bien commercialiser son 55ZL2 sur le marché allemand d’abord, mais la France devrait aussi être concernée. Quant au prix, il devrait anéantir définitivement les espoirs de ceux qui attendent impatiemment la 3D sans lunettes : 8 000 euros. Ça calme.
Qosmio F750, la bonne surprise
Si les 55 pouces de ce beau téléviseur 4K (il « upscale » les contenus 2D en 4K et là, c’est splendide) sont encore trop grands pour que l’effet 3D puisse être restitué correctement sans lunettes, sur les 15,6 pouces du Qosmio F750, en revanche, ça fonctionne plutôt bien. Ce PC portable Toshiba utilise un système de tracking facial similaire à celui du téléviseur. Sa Webcam enregistre la position de vos yeux et suit vos déplacements. Le processeur Intel Core i7 et la carte graphique Nvidia GeForce GT540M se chargent ensuite des deux images 3D. Sur un extrait du Royaume de Ga’Hool, le rendu s’est révélé relativement convaincant. Ce qui nous fait dire qu’avec encore quelques années de développement, la 3D sans lunettes devrait être aussi efficace sur le grand écran du téléviseur que sur le petit du PC portable. En attendant, il faut accepter d’y mettre le prix : 1 600 euros.
Une technologie encore en gestation
Chez les autres fabricants, la 3D sans lunettes n’est pas encore prête. Chacun exposait pourtant son prototype, avec plus ou moins de conviction. Chez LG, on pouvait apprécier le rendu encore très aléatoire du moniteur 3D Cinema D2500N, un écran de 25 pouces devant lequel il ne fallait surtout pas bouger la tête pour profiter de la 3D.
Même résultat aussi peu convaincant et même manque de précision (surtout sur Le Choc des Titans) chez Philips avec derechef un grand téléviseur 4K de 52 pouces offrant neuf angles de vue différents. Chez Haier, le téléviseur de 65 pouces prévu pour la démo de 3D sans lunettes ne fonctionnait pas. Bon. Enfin, chez Loewe, qui planche également sur le sujet, le prototype de téléviseur présenté dans un petit salon à l’abri des regards, fonctionnait plutôt bien. A condition de rester à bonne distance de l’écran (3/4 mètres environ). Plus près, la trame est visiblement et l’image devient grossière. En revanche, l’angle de vision nous a semblé un peu plus large que chez les concurrents.
Conclusion : la télé 3D sans lunettes n’est pas encore prête et les constructeurs ont du pain sur la planche.
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