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La traduction, un élément essentiel de la gestion documentaire

En contribuant à l’explosion de contenus multilingues, les réseaux ont projeté sur le devant de la scène le marché de la traduction automatique.

Dimitri Sabatakakis, PDG de Systran, pionnier des solutions de traduction, ne manque jamais une occasion de démystifier cet outil : “ Il faut s’ôter de l’esprit l’idée d’une formule magique qui vous transpose instantanément un texte d’une langue à une autre“. Ce discours, qui se veut réaliste, Dimitri Sabatakakis l’applique volontiers à ses propres solutions. “Oui, notre système est lourd. Il nécessite un investissement important en temps, en travail d’intégration et il est plus cher que les autres. Mais la traduction est à ce prix“, assène-t-il. Il est vrai que le marché ne se résume plus au simple outil de version, positionné dans le poste de travail de l’utilisateur, copie d’un dictionnaire électronique. Désormais, les projets d’intégration de moteur de traduction arrivent en bout de chaîne du développement de l’intranet. Ils représentent entre 2 et 5 % du budget, selon Dimitri Sabatakakis. Et répondent à la problématique de localisation du contenu dans une économie multilingue.

De l’importance du contexte

La traduction automatique relève de l’informatique appliquée, en relation avec les sciences humaines, ce qui implique une notion de subjectivité importante“, explique Pierre-Yves Foucou, directeur technique de Systran. Se pose donc d’emblée le problème de l’évaluation de la transposition, qui ne peut être parfaite.Le processus de traduction online débute par une phase d’analyse du texte à traduire. Dans un projet intranet, elle sera d’autant plus rapide et efficace que le fond documentaire de l’entreprise aura été remis à plat et organisé. Ainsi l’intégration d’un système de traduction dans cette chaîne requiert bien souvent un travail de structuration de celle-ci. Une telle tâche permet à l’entreprise d’entamer la préparation d’un projet de gestion électronique de documents. Le résultat de l’analyse d’une pièce fournit une source, laquelle est confrontée à la base de données du moteur de traduction. Cette base ne se résume pas à un simple ensemble d’éléments, un index textuel avec des entrées équivalentes dans la langue cible.En effet, la complexité linguistique empêche ce type d’associations linéaires et les raccourcis trop rapides. “ Un mot peut revêtir de très nombreux sens en fonction du contexte“, précise Pierre-Yves Foucou. “Dans un autre registre, il n’est pas possible d’établir des règles types, applicables automatiquement : par exemple, dire que tous les mots finissant par ” er ” sont en français des verbes. On augmenterait alors drastiquement le degré d’approximation “. La dernière étape du processus de traduction consiste à projeter les contraintes de la langue cible sur le produit de l’exploration de la base de connaissance.La qualité d’un moteur de traduction repose essentiellement sur la richesse de sa base de données. Systran fournit les outils nécessaires à son approfondissement : ajout d’entrées dans la couverture lexicale, création de filtres thématiques selon des domaines techniques, par exemple. Le temps et le travail effectué sur la base sont les seuls garants de la pertinence et de la qualité de la traduction. Ainsi, selon Dimitri Sabatakakis, les meilleurs systèmes de traduction sont ceux utilisés par la Commission européenne ou les agences gouvernementales américaines… Des systèmes accumulant plus de 20 ans d’expérience.

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Christophe Dupont