Sans SpaceX, il aurait été difficile de s’imaginer passer le cap si rapidement. C’est pourtant chose faite. Autour de la Terre, 10 000 satellites sont désormais en orbite, selon une cartographie en temps réel fournie par l’entreprise française Look Up Space le 19 juin à 01net. Début 2019, ils n’étaient que 5 000 selon le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA).
Avec une croissance exponentielle, l’entreprise américaine fondée par Elon Musk a rapidement dépassé les 50 % de part de satellites en orbite, entraînant avec elle la croissance du nombre total de satellites dans le ciel. Aujourd’hui, ils représentent même les deux tiers, avec un total de 6 646 astres gravitant autour de la Terre.
Sur ce total de 10 019 satellites recensés, l’écrasante majorité est située en orbite basse, soit entre 400 et 1 200 kilomètres d’altitude. Le reste est situé plus haut, avec certains autour de 35 000 kilomètres, une altitude plus adéquate pour faire aligner leur vitesse à celle de la rotation de la Terre et ainsi être géostationnaire.
« Qui sera la première victime ? »
Dans sa cartographie, l’entreprise Look Up Space a aussi recensé plus de 3 200 étages de fusées et plus de 13 326 débris en tout genre. Cela dit, ils sont beaucoup plus nombreux si l’on compte les petits débris de quelques centimètres. L’acteur français né en 2022 les estime à « près d’un million », et sont loin de ne pas être dangereux.
En publiant cette cartographie, le but est d’alerter. Look Up Space, née en 2022, développe un réseau de radars de surveillance avec pour objectif de prévenir un risque devenu majeur dans l’espace : les collisions à la chaine. Car avec plus de 10 000 satellites en orbite et des millions de débris, la probabilité que certains se percutent atteint des sommets.
Juan Carlos Dolado, qui dirigeait auparavant le service de surveillance de l’Espace au sein de l’Agence spatiale française (CNES), a cofondé l’entreprise et commentait : « ces menaces rendent l’espace de plus en plus vulnérable, posant la question non pas de savoir si une collision majeure surviendra, mais quand et qui en sera la victime ».
Son associé, le militaire français et ancien commandant du Commandement de l’Espace Michel Friedling, faisait la comparaison entre les jeux de hasard et ce risque de collision. « Même si la comparaison est contestable, la probabilité que l’une de ces collisions se produise est 140 fois plus élevée de celle de gagner le jackpot à l’Euromillions ».
SpaceX et Starlink, en attendant la Chine
Avec SpaceX, l’orbite basse s’est démocratisée. Comment ? Grâce à la baisse des coûts des lancement par la réutilisation des fusées, et la possibilité de miniaturiser les satellites pour les rendre plus légers et en emporter un plus grand nombre. La majeure partie de ceux gravitant est concentrée sur les communications, mais SpaceX ne propose pas que d’envoyer des satellites Starlink pour un accès internet.
En effet, l’entreprise américaine se concentre aujourd’hui sur un autre type de constellation, commandée par le Pentagone. Le but ? Créer un réseau de satellites espion, qui risque lui aussi de venir faire saturer l’espace. La militarisation de l’Espace n’est pas seulement une affaire américaine. Le tir de missile de la Russie en 2021 avait déjà menacé le ciel et notamment la Station spatiale internationale.
Il n’empêche qu’une part considérable des satellites en activité sont désormais aux couleurs des États-Unis – Starlink de SpaceX n’a d’ailleurs pas fini son déploiement, alors que l’objectif sera d’atteindre 12 000 satellites l’année prochaine. Si l’on se tourne vers l’international, c’est en Chine que les ambitions sont aussi très grandes. Entre LandSpace, G60 et Guowang, plus de 30 000 satellites doivent venir s’ajouter au cours de ces prochaines années.
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Maintenant, la vielle peur des gaulois que le ciel le tombe sur la tête est devenu réalité. 🤪
C’est pas faux…