Média de masse, Internet ne pouvait que s’associer à un autre média universel : la télévision. Depuis peu, pas une conférence, une annonce de fusion, qui ne soit retransmise sur Internet au format professionnel. Équipés d’un simple navigateur et d’un lecteur ad hoc (RealPlayer, Windows Media Player. . . ), des millions d’internautes peuvent ainsi assister à ces téléconférences et éventuellement interagir. Il ne s’agit plus d’une simple retransmission, les protocoles Internet permettent de synchroniser les présentations, les diapositives et autres éléments de la présentation (animation Flash, par exemple). Ce principe est certes utilisé pour les conférences classiques, les annonces de résultats financiers, mais aussi pour la formation des nouveaux collaborateurs. Le cabinet Ernst & Young a ainsi formé ses 29 000 employés disséminés dans 29 pays. Microsoft a fait de même à l’occasion des formations internes consacrées à Windows 2000.
En France, le phénomène s’amplifie progressivement et les quelques sociétés spécialistes en la matière s’attendent à une explosion du marché : “En Europe, le streaming devrait représenter 96 milliards de francs (14,6 milliards d’euros) d’ici à quelques années “, explique Laetitia Vernier, directrice de la communication de Langages & Systèmes.
Cette société, née de la fusion de deux PME françaises, fournit des prestations de conférences en ligne clés en main. Pour ce faire, elle a développé une plate-forme matérielle et logicielle, apte à la mise en ?”uvre d’un événement de ce type en un temps extrêmement réduit (lire encadré). “Bien sûr, la vidéo n’est pas aussi parfaite sur Internet que sur un LAN d’entreprise, ou avec une connexion rapide, telle que le satellite. Mais elle participe à l’interactivité. Ce service a une réelle utilité “, poursuit Laetitia Vernier.
Visites guidées en direct
Réduction des coûts, abolition des distances et interactivité entre les différents intervenants sont des arguments qui ont de quoi séduire. Qu’il s’agisse d’une conférence de presse, d’une assemblée générale ou d’une présentation de produit à des acheteurs, dans tous les cas, les spectateurs peuvent non seulement poser des questions en direct, par chat ou e-mail, mais ils sont également interrogés automatiquement et peuvent fournir à l’intervenant une réponse immédiate aux messages transmis : “Grâce à ce système, nous avons accès à une source d’informations très riche en enseignements, explique Henri Souilliart, directeur général de NetDirect. Ainsi, un vendeur pourra organiser des démonstrations face à une assemblée de distributeurs géographiquement dispersés et procéder à des sondages en temps réel. Tout cela représente un gain non négligeable en réactivité.”Certes, la télévision d’entreprise n’en est qu’à ses débuts, mais de nombreuses applications sont envisageables. Il sera, par exemple, possible de rendre plus vivants les sites web d’une société en organisant des visites guidées, ou des présentations de produits en direct. Vu le succès des émissions de téléachat, on peut parier que les entreprises seront séduites par l’idée d’adapter cette technique de vente à leur site. Autre utilisation pressentie, l’organisation d’actions de fidélisation sur le web, avec des présentations régulières sous la forme de flashes d’information diffusés sur le site de l’entreprise. Dans tous les cas, la télévision sur le web présente l’avantage du coût et de l’universalité : une conférence clés en main (de la conception au media training) d’une heure, pour une centaine de personnes, revient environ à 50 000 F ht (7 622 ?) chez NetDirect.La télévision d’entreprise, média de communication, externe ou interne, ouvre des perspectives intéressantes. De plus, apporter une réalisation professionnelle sur les écrans d’ordinateurs et bientôt de télé a le mérite de ne pas bousculer les comportements actuels de consommation d’image. Une difficulté subsiste : l’inévitable consommation de bande passante, véritable écueil de toute application gourmande en capacité.
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