Les PABX IP et autres produits de téléphonie sur réseau local sont là. Il ne reste plus qu’à les vendre. Les constructeurs restent cependant prudents et préfèrent viser les nouvelles installations plutôt que le renouvellement de l’existant. Aussi les petites et moyennes entreprises sont-elles tout particulièrement convoitées. Certes, les vendeurs de PABX traditionnels (Alcatel, Ericsson, Matra Nortel, Siemens) n’adoptent pas la même démarche que les spécialistes des réseaux de données (Cisco, 3Com). Les premiers comptent en partie sur leur base installée et privilégient des solutions de téléphonie sur IP complémentaires à un réseau téléphonique d’entreprise existant. Les seconds misent sur des produits autonomes.
Les nouveaux systèmes, qui seront pour la plupart lancés d’ici à l’été 2000, se présentent tous sous la forme d’un châssis compact et offrent des fonctions téléphoniques comparables à celles d’un autocommutateur classique d’entrée de gamme (renvoi d’appel, etc. ). Toutefois, au nombre de fonctions offertes, les PABX IP n’égalent jamais les PABX traditionnels. L’objectif n’est d’ailleurs pas de rivaliser avec ces équipements, mais plutôt de séduire les futurs clients avec des produits couplant la téléphonie à l’informatique.
Ainsi, les systèmes intègrent, même dans les versions de base, une messagerie vocale associée à la messagerie d’entreprise. Un courrier électronique signale ainsi l’arrivée d’un message vocal, par exemple. L’utilisateur peut alors l’écouter directement sur son poste de travail, le transmettre à une autre personne, ou encore l’effacer. De même, les produits proposent des outils qui permettent de gérer ses appels et sa base de contacts depuis son PC. Reste que, concernant les caractéristiques de couplage téléphonie-informatique (CTI), les nouveaux PABX IP ne proposent rien de vraiment neuf. En effet, il n’est pas nécessaire de faire passer la voix sur le réseau local – au risque d’en dégrader la qualité – pour bénéficier d’applications de couplage téléphonie-informatique. Ces dernières existent déjà sur nombre de systèmes actuels. L’avantage de ces nouveaux PABX ne se situe pas non plus au niveau du prix d’acquisition du matériel : ils coûtent plus cher que des équipements traditionnels d’entrée de gamme. Par exemple, le prix moyen de la solution de 3Com se situe autour de 3 400 francs par poste. L’acheteur peut toutefois espérer faire des économies sur le câblage, ainsi que sur la maintenance et l’administration. En effet, comme la voix et les données transitent par le même réseau, la gestion et le câblage sont communs. Mais les logiciels d’administration unifiée, comme Optivity de Nortel, en sont à leur première version et se limitent encore aux environnements de petite taille.
Bien sûr, la téléphonie sur IP promet de nouvelles applications de convergence, mais celles-ci restent encore à développer. Si tous les constructeurs sortent aujourd’hui des modèles, la technologie devra être mise à l’épreuve du temps
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