La télédistribution de logiciels

Mises à jour de plus en plus fréquentes, volumes à transférer en croissance constante, la télédistribution est désormais une fonction dont les administrateurs auraient du mal à se passer. Simple a priori, elle doit toutefois se soumettre à des contraintes très fortes. Dans certains cas, il s’agit de transférer des dizaines de mégaoctets sur des centaines ?” voire des milliers ?” de postes, en tenant compte de leurs spécificités. De plus, l’installation des nouvelles versions doit être transparente pour l’utilisateur. Enfin, cette fonction ne doit pas pénaliser les autres activités du système. Les différentes solutions fonctionnent le plus souvent sur le même principe. L’administrateur regroupe, dans des paquetages, les logiciels à distribuer, en s’appuyant ou non sur un annuaire. A partir d’un serveur central, ces paquetages sont transmis sur le réseau à un sous-serveur. Celui-ci va les réexpédier vers les postes concernés, où le module client prendra en charge l’installation.

Comprendre : Les étapes de l’envoi de logiciels à des centaines de postes

1- La constitution des paquetages

Unité de base de la télédistribution, le paquetage regroupe et compresse tout ou partie des applications à distribuer. Cette fonction est parfois automatisée par des assistants, mais de nombreux logiciels proposent un système de scripts pour constituer les paquetages.

2- La diffusion en ” broadcast “

Plutôt que d’envoyer à chaque poste la mise à jour, les solutions s’appuient, souvent, sur un serveur intermédiaire, considéré comme l’interface avec le sous-réseau visé. Ainsi, les paquetages ne lui sont envoyés qu’une fois, pour limiter l’impact sur le réseau étendu. A charge pour lui de les redistribuer en ” broadcast “ (multidiffusion) sur les différents postes de son domaine. A ce niveau, on utilise des techniques de ” push “, où le serveur central décide de lancer la télédistribution et de ” pull “, quand les postes clients sollicitent de lui une mise à jour. De plus, certains logiciels proposent un mécanisme de notification, pour avertir les postes clients des mises à jour disponibles.

3- L’identification des postes à mettre à jour

L’annuaire permet de localiser les postes à mettre à jour et de préciser les droits conditionnant les types de distribution ou d’actualisation devant être faits. Dans certains cas, ces informations sont fournies par le logiciel d’inventaire, en particulier dans les configurations de réseau local. Outre l’accès aux annuaires LDAP, de nombreux produits supportent également Active Directory, de Microsoft, ou eDirectory, de Novell.

4- La mise à jour et l’installation

L’installation sur le poste client doit s’effectuer de manière à la fois transparente ?” pour ne pas gêner l’utilisateur de la station ?” et sélective, car les postes n’ont pas tous la même configuration. Même si le couple PC-Windows représente la majorité de systèmes cibles, les supports du Macintosh et des PC équipés de Linux deviennent appréciables.

Comprendre : Demain : des autoguérisseurs pour une maintenance automatisée

L’interaction croissante entre composants logiciels (contrôles, DLL, etc.) et la multiplication des versions accroissent les risques de dysfonctionnement. Les éditeurs commencent à doter leurs solutions de mécanismes d’autoréparation. Ceux-ci impliquent de conserver, sur le serveur maître, une référence précise et détaillée de l’installation initiale pour déterminer les fichiers ou composants manquants ou endommagés afin de les réinstaller. Ces fonctions sont courantes pour les applications du commerce (systèmes d’exploitation, suites bureautiques, etc.), puisque, par exemple, les dernières versions de Windows utilisent ce type de mécanismes. Elles sont surtout utiles dans les développements internes ou pour des configurations très hétérogènes.